Remplir sa première déclaration fiscale peut sembler anodin. Pourtant, il s’agit d’un passage obligé et souvent mal compris, même lorsque l’on a peu ou pas de revenus. Voici ce que les étudiants doivent vraiment savoir.
Dès que vous avez 18 ans (ou si vous avez eu des revenus avant votre majorité), vous êtes tenu de rentrer votre propre déclaration d’impôt. Ainsi, en 2025, vous devez déclarer les revenus gagnés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024. On parle alors de période imposable (2024) et d’exercice d’imposition (2025), ce dernier correspondant à l’année durant laquelle l’impôt est calculé.
Les revenus professionnels perçus par un étudiant — y compris s’il est étranger mais résident en Belgique — sont déclarés en son nom propre, et non avec ceux de ses parents. L’étudiant est donc personnellement tenu de remplir une déclaration distincte.
Le régime étudiant permet de prester 600 heures par an (et 650 à partir de 2025) sans payer de cotisations sociales ordinaires ni de précompte professionnel. Ces heures sont comptabilisées via l’application Student@work, qu’il est conseillé de consulter régulièrement.
En principe, tant que vous restez dans ces 600 heures, votre employeur ne doit pas retenir de précompte. Mais s’il le fait par erreur, vous pouvez récupérer les montants retenus à condition d’introduire une déclaration. En résumé, même si vous n’êtes pas imposable, la déclaration reste utile (indispensable) pour obtenir un éventuel remboursement.
Si vous n’avez eu qu’un job étudiant ou des revenus simples et traçables, vous recevrez peut-être une proposition de déclaration simplifiée. Il s’agit d’un document envoyé par le SPF Finances reprenant les revenus connus de l’administration, avec un calcul provisoire de l’impôt. Si tout est correct, vous n’avez rien à faire. Si une erreur s’est glissée (revenu manquant, contribution alimentaire non reprise…), vous devez corriger les données via Tax-on-web ou en renvoyant le formulaire corrigé. Cette PDS, fréquente pour les étudiants, n’est pas une dispense de déclaration, mais une facilité administrative.
Être « à charge » fiscalement permet à vos parents de bénéficier d’une réduction d’impôt. Pour cela, plusieurs conditions doivent être remplies :
Pour les revenus 2024 (ex. imp. 2025), le plafond est de 7.290 € net, que vos parents soient imposés seuls ou ensemble. Ce plafond retombe à 4.100 € en 2025 (ex. imp. 2026) si les parents sont imposés ensemble.
Il ne s’agit pas de votre salaire net versé sur votre compte, mais du salaire brut imposable, diminué :
Par exemple, si vous avez gagné 6.000 € en tant qu’étudiant jobiste, vous déduisez 3.310 €, puis 20 % sur le reste, et vous vérifiez si vous restez sous le seuil. Des simulateurs existent sur le site du SPF Finances pour vous aider à faire ce calcul.
L’année 2025 marque un nouveau changement pour les étudiants jobistes. Alors qu’on annonçait initialement une diminution du quota d’heures à 475 heures, le gouvernement a finalement revu sa position. Les étudiants peuvent prester jusqu’à 650 heures avec les avantages du travail étudiant.
Autre assouplissement majeur : le plafond d’exonération pour rester à charge des parents a été revu à la hausse. Jusqu’à présent, seule une partie du salaire d’étudiant n’était pas comptée dans les ressources nettes. Pour les revenus perçus en 2025 (exercice d’imposition 2026), ce seuil est porté à 6.840 €. Par contre, le plafond des ressources nettes pour rester à charge de ses parents sera revu à la baisse pour les enfants de parents imposés ensemble : il passera de 7.290 € à 4.100 €. Le régime différencié est réintroduit pour les les enfants dont les parents sont imposés séparément (plafond maintenu à 5.930 €) ou en cas de handicap lourd (plafond relevé à 7.520 €).
Cette article est destiné à être publie dans le dossier spécial IPP de la Libre