
La maternité interagit avec plusieurs dispositifs du statut social des travailleuses indépendantes : repos de maternité, indemnités journalières, exonération de cotisations sociales, aides en nature et, selon la Région, primes de naissance. Parce que ces régimes se superposent et évoluent, il convient d’en proposer une lecture structurée, fondée sur des sources fiables, et orientée vers l’action. Le présent article expose les règles en vigueur, les montants de référence, la marche administrative concrète ainsi que l’extension importante de l’exonération de cotisations sociales applicable à partir du 1ᵉʳ janvier 2026. Deg & Partners accompagne ses clientes de bout en bout : calibrage des périodes, sécurisation des conditions, préparation des pièces justificatives et suivi des paiements — pour transformer un enchaînement d’obligations en un parcours clair et maîtrisé.
Le régime de maternité des indépendantes (et des partenaires aidantes) relève de la sécurité sociale des travailleurs indépendants. Trois blocs se complètent :
Exemple éclairant. Une coiffeuse indépendante à titre principal qui suspend totalement son activité pendant ses semaines de repos légal perçoit une indemnité hebdomadaire (voir Section 3). Si elle reprend à mi-temps une partie de son activité, l’indemnité est réduite de moitié, mais la durée maximale de certaines semaines facultatives peut s’étendre en conséquence (Section 2).
Que retenir ? Le droit à indemnités dépend d’un repos effectif et de la qualité (indépendante/aidante). Des aides complémentaires complètent le socle financier.
Le repos de maternité se compose de 12 semaines (ou 13 en cas de naissances multiples) :
Exemple de flexibilité. Après une naissance gémellaire, une indépendante opte pour un mi-temps : elle perçoit la moitié de l’indemnité hebdomadaire, mais peut doubler le volume de semaines facultatives jusqu’à 20 semaines (au lieu de 18 en mi-temps sans naissance multiple).
Que retenir ? Les 3 semaines obligatoires conditionnent le droit. Le reste est modulable : lissage à mi-temps, prise anticipée partielle, étalement jusqu’à 36 semaines.
Les indemnités sont demandées auprès de la mutualité au moyen du formulaire ad hoc (déclaration d’interruption, extrait d’acte de naissance, attestation de la caisse d’assurances sociales). Les montants hebdomadaires de référence sont les suivants :
Le versement intervient en deux temps : un premier paiement dans le mois suivant la fin du repos obligatoire, le solde dans le mois suivant la déclaration de reprise.
Points de vigilance.
Que retenir ? Les montants sont forfaitaires et hebdomadaires. Sans repos effectif (total ou partiel déclaré), pas d’indemnité. La preuve d’inactivité est déterminante.
Règle actuelle. Les indépendantes (à titre principal) et partenaires aidantes bénéficiant de l’assurance maternité sont exonérées d’office de cotisations sociales pour le trimestre qui suit le trimestre de l’accouchement, sans perte de droits sociaux.
Nouveauté au 1ᵉʳ janvier 2026. L’exonération est doublée : deux trimestres consécutifs à partir de l’année d’entrée en vigueur, conditions inchangées (information transmise par la mutualité à la caisse, exonération appliquée automatiquement).
Ordre de grandeur. Selon le niveau de revenus, l’économie additionnelle liée au deuxième trimestre représente ~906 € à ~5.193 € par bénéficiaire et peut, sur l’ensemble d’une carrière comportant plusieurs maternités, équivaloir à 1 à 2 années reconnues pour la pension (effet « carrière »).
Que retenir ? Le socle (1 trimestre) devient 2 trimestres en 2026, automatiquement, sans démarche supplémentaire. Anticiper l’impact de trésorerie et l’effet carrière.
Les bénéficiaires d’indemnités de maternité ont droit à 105 titres-services gratuits (aide-ménagère : nettoyage, repassage, courses, préparation de repas). La caisse d’assurances sociales informe et envoie le formulaire après notification de la naissance par l’administration. La valeur par chèque est d’~10,20 € (Wallonie/Bruxelles) et 10 € (Flandre).
Si une pension libre complémentaire sociale a été souscrite, l’assureur peut, sous conditions, prendre en charge les primes pendant la période liée à la maternité. Il faut avertir l’assureur et vérifier les clauses contractuelles (carence, plafonds, justificatifs).
Que retenir ? Ces aides allègent la charge domestique et amortissent les coûts liés à l’arrivée de l’enfant. Les demandes se pilotent en parallèle (caisse, mutualité, assureur, organisme régional).
Pour sécuriser vos droits, il est utile d’introduire les énumérations par une phrase d’ensemble : la chronologie ci-dessous résume les actions clés et documents à prévoir.
Que retenir ? Les délais sont cumulatifs : formulaires mutualité, flux d’information caisse ↔ mutualité, demandes régionales et contractuelles. Un calendrier contrôlé évite les retards de paiement.
Thème | Règle / Montants | Acteur / Démarche |
Repos de maternité | 12 semaines (13 si multiples) : 3 obligatoires (1 prénatale + 2 postnatales) + 9 facultatives, modulables (temps plein/mi-temps) dans les 36 semaines | Planifier le calendrier (obligatoire/facultatif, mi-temps) |
Indemnités | 890,31 €/sem. (puis 814,32 € dès S5) ; mi-temps : 445,16 € (puis 407,16 €) | Demande à la mutualité (formulaire, extrait de naissance, attestation caisse) |
Exonération cotisations | 1 trimestre après l’accouchement (automatique) ; 2 trimestres dès 01.01.2026 | Caisse (via feed mutualité) ; pas de demande individuelle |
105 titres-services | Droit automatique si indemnités obtenues ; ~10,20 € (W/Bxl), 10 € (Vl) par chèque | Formulaire caisse après signalement administratif |
PLCI-sociale | Prise en charge des primes (selon contrat) | Informer l’assureur ; fournir justificatifs |
Primes de naissance | Bxl : 1.367,74 € (1er) / 621,70 € (suiv.) ; Wal : 1.340,90 € ; Vl : 1.238,78 € | Organisme régional (allocations familiales / Groeipakket) |