Dans sa déclaration de septembre du 22 septembre 2025, le gouvernement flamand a présenté un accord budgétaire 2026 qui modifie substantiellement le calendrier initial de réforme des droits de succession.
Alors que l’intention de départ était une réduction généralisée des taux à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, seule une partie de la réforme sera mise en œuvre : une baisse ciblée au profit des partenaires survivants et des Flamands célibataires sans enfants¹ ² ³.
Cette décision, motivée par la nécessité de combler un déficit budgétaire réévalué à 4,2 milliards d’euros en 2026 (au lieu des 2,7 milliards initialement prévus)³, illustre le délicat équilibre entre soutien aux héritiers et maintien des finances publiques.
En synthèse : la réforme annoncée est plus prudente, mais elle ouvre la voie à des ajustements futurs prévus, au plus tôt, pour 2028.
En vertu de la loi spéciale de financement, la Région flamande dispose de la pleine compétence législative pour fixer les droits de succession et les droits d’enregistrement. Ces compétences lui permettent d’adapter les taux, les tranches d’imposition et certaines exonérations, dans les limites des principes constitutionnels et européens.
L’accord initial prévoyait un abaissement général des taux des droits de succession dès 2026.
Cependant, face à un besoin de financement supplémentaire de 1,5 milliard d’euros pour 2026, le gouvernement flamand a choisi une mise en œuvre partielle :
Cette décision conserve l’esprit d’une fiscalité successorale plus favorable, tout en répondant à l’impératif de soutenabilité budgétaire.
Aujourd’hui, pour un héritier hors ligne directe (par exemple un ami ou un neveu), les droits de succession sont particulièrement élevés :
À titre de comparaison, en ligne directe (conjoint, partenaire légal, enfants), les taux sont de :
À partir de 2026, les premiers 100 000 € hérités par un célibataire sans enfants seront taxés selon les taux en ligne directe (3 %, 9 %, 27 %).
Au-delà de ce montant, la tranche supérieure restera imposée à **55 %**³.
Cette mesure réduit la pression fiscale sur les petits et moyens héritages, mais l’allègement reste limité.
Par exemple, pour un logement médian en Flandre (environ 290 000 €), un héritier célibataire devra encore payer 55 % de droits sur environ 190 000 €, ce qui peut obliger à vendre rapidement le bien pour acquitter l’impôt³.
En synthèse : la réforme offre un soulagement, mais ne supprime pas les fortes contraintes pour les successions de valeur immobilière élevée.
Le partenaire survivant bénéficie déjà des taux en ligne directe (3 %, 9 %, 27 %) et d’une exonération fiscale sur les premiers 50 000 € de l’héritage³.
Dès 2026, l’exonération sera progressivement portée à 125 000 €.
La première étape interviendra le 1ᵉʳ janvier 2026, les modalités précises des étapes suivantes restant à déterminer³.
Cette mesure représente un allègement substantiel pour le conjoint survivant ou le partenaire cohabitant légal, renforçant la protection du partenaire après un décès.
Elle rapproche le régime flamand des standards les plus favorables en Europe pour cette catégorie d’héritiers.
Le gouvernement flamand confirme son intention de poursuivre la modernisation de la fiscalité successorale, mais repousse plusieurs mesures au plus tôt à 2028³ :
Ces projets restent incertains, notamment en raison de débats politiques internes (par ex. la position du parti Vooruit, qui souhaite concentrer l’effort sur les petits héritages)³.
En résumé : la réforme 2026 est une première étape ciblée ; l’élargissement à d’autres catégories d’héritiers dépendra du contexte budgétaire et politique d’ici 2028.
Catégorie d’héritiers | Régime actuel (jusqu’au 31.12.2025) | Réforme 2026 | Perspectives post-2028 |
Partenaire survivant | Taux en ligne directe (3 %/9 %/27 %), exonération 50 000 € | Exonération relevée progressivement à 125 000 € | Stabilisation envisagée, ajustements possibles selon budget |
Célibataire sans enfants | 25 % ≤ 35 000 € ; 55 % ≥ 75 000 € | Taux en ligne directe sur les premiers 100 000 €, 55 % au-delà | Éventuelle extension de l’exonération pour les petits héritages |
Enfants (ligne directe) | 3 % ≤ 50 000 € ; 9 % ≤ 250 000 € ; 27 % > 250 000 € | Inchangé | Projet d’exonération de 50 000 € et de réduction de 9 % à 3 % (à confirmer) |
Frères, sœurs et autres héritiers | 25 % ≤ 35 000 € ; 55 % ≥ 75 000 € | Inchangé | Projet d’élargissement de la tranche la plus basse à 75 000 € (à confirmer) |
¹ Gouvernement flamand, Septemberverklaring (Déclaration de septembre), 22 septembre 2025, Vlaanderen.be.
² Parlement flamand, séance plénière du 22 septembre 2025, Compte rendu officiel.
³ Analyse budgétaire et fiscale, données chiffrées et explications issues de la presse économique flamande (notamment HLN.be, 23 septembre 2025) et des commentaires de Michel Maus (VUB).