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Indépendants: comment rédiger vos factures pour éviter les sanctions fiscales?

La facture fait partie intégrante du quotidien des indépendants. Toutefois, sa rédaction est soumise à des exigences précises imposées par la législation belge, principalement issues du Code de la TVA, du Code des sociétés et associations (CSA) ainsi que des arrêtés royaux spécifiques. Toute imprécision ou omission peut entraîner des sanctions financières conséquentes. Cet article récapitule clairement les mentions obligatoires à inclure sur vos factures afin de prévenir tout risque de redressement fiscal.


Quelles informations dois-je obligatoirement mentionner concernant les parties impliquées ?

Chaque facture doit impérativement identifier clairement l'émetteur et le destinataire conformément à l’article 5 de l’arrêté royal n°1 relatif à la TVA :

  • Nom complet ou dénomination de la société.
  • Adresse complète du client ou du siège social de l'entreprise.
  • Numéro d'entreprise.
  • Forme juridique complète ou abrégée (selon le CSA).
  • Numéro d'identification à la TVA.
  • Mention « Registre des Personnes Morales » ou « RPM », suivi de l'indication du tribunal compétent.
  • Adresse électronique et site internet éventuels.
  • Mention si l’entreprise est en liquidation.
  • Si le client ou l’émetteur est établi à l’étranger, coordonnées du représentant fiscal ou intermédiaire agréé.


Quelles sont les exigences relatives à la date et au numéro de facture ?

La facture doit comporter, selon les dispositions de l'article 9 de l'arrêté royal n°1 :

  • La date d'émission, obligatoirement au plus tard le 15e jour du mois suivant l'opération génératrice de TVA.
  • Un numéro unique et continu pour chaque facture, avec différenciation en cas de plusieurs séries de factures.


Quels détails doivent être fournis sur les biens ou services facturés ?

Conformément à l'article 5 de l’arrêté royal n°1 relatif à la TVA, la facture doit clairement préciser :

  • La nature exacte des biens livrés ou des services prestés.
  • La quantité et la portée des prestations.
  • Les conditions particulières applicables à la transaction.
  • La référence aux documents antérieurs (devis, commandes, bons de livraison).

Toute codification utilisée doit être clairement compréhensible par l'administration fiscale.


Comment gérer les mentions relatives à la TVA ?

La gestion de la TVA exige la plus grande précision conformément aux articles 5 et 9 de l’arrêté royal n°1 :

  • Mention claire du taux de TVA applicable.
  • Calcul distinct pour chaque taux utilisé, avec indication du montant exact de la TVA.
  • Mention précise de l'article légal d'exonération en cas de non-assujettissement à la TVA (article 44 du Code de la TVA).


Quels sont les risques réels en cas d’erreur ou omission ?

En cas d’erreur, conformément à l’article 70 du Code de la TVA, l’administration fiscale peut imposer une amende correspondant à deux fois la taxe éludée, avec un minimum de 50 euros. Ces sanctions peuvent concerner aussi bien l'émetteur que le destinataire de la facture. De plus, en cas de non-conformité, le droit à déduction de la TVA par le client peut être refusé (article 45 du Code de la TVA).

Toutefois, la jurisprudence de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) (arrêt du 15 septembre 2016, affaire C-518/14, Senatex GmbH) précise que des erreurs purement formelles ne peuvent pas altérer le droit à déduction de la TVA si les conditions de fond pour l’exercice de ce droit sont remplies.


La facturation électronique offre-t-elle une solution efficace pour réduire les erreurs?

La facturation électronique, qui deviendra obligatoire dès 2026, se présente comme une solution efficace pour éviter les erreurs ou omissions. En automatisant la numérotation, le calcul des montants et l’insertion automatique des mentions légales obligatoires, elle permet de réduire significativement les erreurs humaines et donc le risque de sanctions fiscales.


La rigueur dans la rédaction des factures est essentielle pour les indépendants et entreprises. Face aux risques financiers significatifs liés aux erreurs ou omissions, adoptez les bonnes pratiques décrites ci-dessus. De plus, envisagez dès maintenant le passage à la facturation électronique, afin de simplifier vos démarches et de réduire les risques d’erreurs.

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