Une entreprise qui verse des indemnités forfaitaires à ses travailleurs ou dirigeants pour couvrir des frais propres à l’employeur doit pouvoir justifier que ces indemnités correspondent bien à des dépenses réelles et professionnelles.
Dans un arrêt du 25 novembre 2024, la Cour de cassation a confirmé que l’administration fiscale pouvait refuser la déduction de ces indemnités si leur caractère professionnel n’était pas prouvé. Toutefois, ce refus ne signifie pas automatiquement que ces indemnités doivent être requalifiées en rémunérations déguisées.
Nous revenons un peu sur ces différents principes intéressants si l'on souhaite obtenir une indemnité raisonnable et non taxée.
Une indemnité de frais propres à l’employeur est un montant versé par une société à ses travailleurs ou dirigeants afin de couvrir des dépenses engagées dans l’intérêt de l’entreprise.
Selon les articles 31, alinéa 2, 1° CIR 92 (pour les salariés) et 32, alinéa 2, 1° CIR 92 (pour les dirigeants), ces indemnités sont présumées exonérées d’impôt, sauf si le fisc apporte la preuve qu’elles constituent une rémunération déguisée.
Selon l'administration, pour être déductibles en tant que frais professionnels, ces indemnités doivent remplir trois conditions :
Si l’entreprise ne peut pas prouver que ces indemnités couvrent des dépenses professionnelles réelles, le fisc peut refuser leur déduction.
Exemple :
Une société verse une indemnité forfaitaire mensuelle à ses travailleurs, mais ne dispose d’aucun justificatif prouvant que cette indemnité couvre des frais professionnels concrets. L’administration refuse alors la déduction de ces montants.
L’arrêt du 25 novembre 2024 de la Cour de cassation a confirmé deux principes essentiels :
Cette décision clarifie que le refus de déduction et la requalification en rémunération sont deux questions distinctes.
Pour éviter toute remise en cause fiscale, l’entreprise doit démontrer que les indemnités couvrent de véritables frais professionnels.
Si les indemnités sont fixées forfaitairement, elles doivent être basées sur des observations et recoupements sérieux (Com. IR 92, n° 31/36).
Si l’employeur ne peut pas justifier les indemnités versées, il s’expose à :
À l’inverse, si l’employeur apporte une justification solide, la déduction sera maintenue et aucun redressement ne pourra être appliqué.
L’arrêt du 25 novembre 2024 confirme que l’administration fiscale peut refuser la déduction des indemnités forfaitaires si leur justification est insuffisante. Toutefois, cela ne signifie pas automatiquement que ces montants doivent être considérés comme des rémunérations déguisées.
L’employeur doit prouver que ces indemnités couvrent des frais professionnels pour bénéficier de la déduction. En revanche, si le fisc souhaite les requalifier en rémunération, il doit en apporter la preuve.
Pour éviter tout litige, il est recommandé de documenter précisément les indemnités accordées et de se baser sur des normes reconnues.