Avec le télétravail : que déduire dans sa déclaration ?

La crise du coronavirus a bousculé nos habitudes en matière de travail. Outre certaines fermetures obligatoires, on a vu en 2021 une généralisation du télétravail. Il y a fort à parier que le télétravail deviendra structurel et durable. Posons-nous alors la question des impacts du télétravail sur la déclaration fiscale. Décodage.

Frais réels ou frais forfaitaires ?

Dans la déclaration fiscale, le travailleur devra choisir entre la déduction de frais forfaitaires ou la déduction de frais réels. Pour rappel, tout le monde a droit à la déduction de frais forfaitaire, elle est calculée en prenant 30 % des revenus professionnels pour les employés et 3 % pour les dirigeants d’entreprise avec des limites absolues de respectivement 4 920 € et 2 590 €. Cette déduction est appliquée automatiquement et il n’y a pas lieu de prouver les frais exposés.

Face à cela, il existe également la possibilité de déduire les frais réels. Il faudra alors prouver la réalité des frais et apporter la preuve que vous les avez payés.

Les frais réels gardent-ils encore un avantage dès lors que l’on fait du télétravail ? La question est vaste et dépend de chaque situation. Les frais réels étaient par le passé souvent conseillés pour les personnes habitant relativement loin de leur lieu de travail et qui exposaient des frais de déplacement assez importants. Le télétravail a rendu les contribuables beaucoup plus sédentaires. Dès lors, les frais liés aux déplacements devraient en toute logique être moindres. Cependant, le fait de travailler à la maison a engendré d’autres frais potentiellement déductibles pour le contribuable. Et l’inflation galopante renforce également le coût de ces frais.

Déclarer ses frais de télétravail

Les frais directement liés au télétravail peuvent être déduits de la base imposable des revenus professionnels. Ils doivent être exposés en vue d’acquérir ou de conserver des revenus professionnels. La partie utilisée professionnellement de votre habitation peut être déclarée comme frais réels. On pourra ainsi déduire d’une part le bâtiment, mais aussi les fournitures de gaz, électricité, eau, etc. il faudra cependant faire très attention, car si les frais en eux-mêmes doivent être déclarés aux cadres IV, XVI, XVII, XVIII selon que vous êtes employés, dirigeants d’entreprise, commerçants ou titulaires de profession libérale, la déclaration de frais réels liés au bâtiment aura également un impact sur le cadre des revenus immobiliers (cadre III), mais aussi éventuellement sur la déduction de crédit hypothécaire (cadre IX).

Au cadre III, la partie utilisée professionnellement de votre bâtiment devra être déclarée sous le code 105. Cette déclaration est en principe obligatoire. L’affectation aura éventuellement un impact sur les déductions de crédit. En effet, depuis la 6e réforme de l’état, la partie privée relève du cadre régional, tandis que la partie professionnelle du cadre fédéral.

Et les indemnités de télétravail ?

Depuis le début de la crise COVID, le SPF Finances a émis une circulaire décrivant les conditions d’octroi d’une indemnité pour le télétravail par les employeurs. Le montant de cette indemnité a varié au cours de l’année 2021 de 129,48 € par mois, il est monté à 144,31 € aux deuxième et troisième trimestres pour redescendre à 132,07 € dès octobre 2021.

Si l’ensemble des conditions est respecté, cette indemnité est exonérée dans le chef du travailleur.

Si vous optez pour la déduction des frais réels et que vous avez perçu une indemnité, il faudra déduire le montant de l’indemnité reçue des frais réels calculés.

Faites le calcul… sans risque

Il faudra donc faire le calcul pour savoir si les frais réels sont plus ou moins intéressants que les frais forfaitaires. Nous vous rassurons, si vous êtes employé ou dirigeant d’entreprise et que déclarez des frais réels qui s’avèrent être moins avantageux que le forfait, l’administration tiendra compte des frais forfaitaires pour le calcul de votre impôt.

Nous devons également souligner que déclarer des frais réels ne se résume pas à une simple addition. Il existe des pourcentages de déduction pour certaines catégories de frais (pensons aux frais de réception, cadeau, restaurant) ou des montants fixes (0,15 € par kilomètre pour les déplacements domicile-lieu de travail si la distance aller est inférieure à 100 km). En déclarant des frais réels, vous ouvrez donc un peu plus de possibilités pour l’administration de contester ou rejeter les frais revendiqués. Le fisc avait d’ailleurs annoncé une action de contrôle spécifique sur ce sujet il y a quelques années.

Il s’agit donc pour nous d’un calcul d’opportunité pour laquelle il faut regarder les avantages, mais aussi les quelques inconvénients.


Cet article est aussi paru dans la Libre-Eco

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