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Les entreprises belges réticentes à adopter la semaine de quatre jours: un manque d'enthousiasme à explorer ...

Bruxelles, 22 mai 2025 – Près de 0,8 % des travailleurs belges travaillent sous le régime de la semaine de quatre jours, c’est-à-dire qu’ils travaillent quatre jours tout en conservant leur salaire à temps plein. Un peu moins de 3 % des entreprises occupent des personnes travaillant selon le système de la semaine de quatre jours.

C’est ce que révèle une récente analyse de l’expert RH Acerta Consult, alors que l’on attend les résultats de l’étude pilote sur la semaine de quatre jours menée par le Bureau fédéral du Plan. « Le modèle des quatre jours reste une exception sur notre marché du travail », affirment les experts d’Acerta Consult.

La semaine de quatre jours de travail à temps plein reste un phénomène rare

L’année dernière, le Bureau fédéral du Plan et l’UGent ont examiné les conséquences de la semaine de quatre jours tout en maintenant le salaire à temps plein sur notre marché du travail, suivant l’idée du deal pour l’emploi de 2022. Maintenant que les résultats de cette étude pilote sont attendus, l’expert RH Acerta Consult a cherché à savoir si la mesure s’est déjà imposée dans les entreprises belges. Qu’est-il ressorti ? La semaine de travail de quatre jours à temps plein semble être un phénomène peu fréquent. Seuls 0,8 % des travailleurs travaillent selon le système de quatre jours avec un salaire à temps plein. Le système est légèrement plus courant chez les ouvriers (0,96 %) que chez les employés (0,69 %).


Illustration 1 : Pourcentage de travailleurs (ouvriers, employés et tous) sous contrat à durée indéterminée à temps plein ayant une semaine de travail de quatre jours – Chiffres Acerta au 31 décembre, sauf au 31 mars pour 2025)

Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta Consult, explique : « La semaine de travail de quatre jours à temps plein n’est pas une nouveauté et existait dans certains secteurs avant même le deal pour l’emploi. On pourrait s’attendre à ce que le système bénéficie d’un coup de pouce grâce au deal pour l’emploi, mais cela ne semble pas être le cas. Bien que les taux augmentent, ils restent bas. Effectuer une semaine de travail à temps plein sur 4 jours implique de longues journées, ce qui n'est pas possible pour tout le monde et dans tous les secteurs. Il existe d’autres solutions pour ne travailler que quatre jours, comme le congé parental 1/5, qui permet aux travailleurs de recevoir une allocation pour le cinquième jour ouvrable, sans allonger les autres jours de travail. Le deal pour l’emploi offre une option aux personnes qui ne remplissent pas les conditions pour bénéficier d’un congé parental et qui souhaitent réorganiser leur semaine de travail. Il est toutefois peu utilisé jusqu’à présent. »

Plus d’enthousiasme dans les grandes entreprises

Le nombre d’entreprises dans lesquelles la semaine de quatre jours est plus ou moins utilisée par les travailleurs est également faible. 2,85 % des entreprises belges ont au moins un travailleur occupé à temps plein sur une semaine de quatre jours. Ce chiffre est le résultat d’une augmentation constante, mais reste faible. Chez les grands employeurs, vous avez plus de chances de rencontrer quelqu’un qui travaille à temps plein quatre jours par semaine. Quatre entreprises sur dix comptant plus de 500 travailleurs (39,2 %) occupent au moins un travailleur à temps plein sous le régime des quatre jours. Dans les entreprises de 200 à 500 travailleurs, ce chiffre est de 19,3 %.


Illustration 2 : Pourcentage d’employeurs dont au moins un collaborateur à temps plein travaille quatre jours par semaine (au 31 décembre, et au 31 mars pour 2025) et par taille d’employeur pour 2025 - Acerta

Amandine Boseret continue : « Il n’est pas surprenant de constater que le régime de quatre jours est plus courant dans les grandes ou très grandes entreprises. Ces entreprises ont généralement plus de possibilités d’assurer la continuité et de gérer le plan administratif. Toutefois, le nombre d’entreprises concernées reste limité : seules 2,85 % d’entre elles proposent ce régime. Au sein de ce petit groupe, c’est surtout dans les grandes entreprises que la semaine de quatre jours est la plus répandue — environ 40 % d’entre elles l’utilisent pour au moins un travailleur. Cela reste donc un système peu utilisé. Il se peut également que les travailleurs des PME aient besoin d’explorer d’autres solutions à la semaine de travail traditionnelle de cinq jours. L’accord de coalition le plus récent prévoit des "formes de travail plus flexibles", mais il reste à voir quel sera l’effet concret de ces formes de travail flexibles ».

À propos des chiffres

Les pourcentages reposent sur les chiffres réels de 224 000 travailleurs sous contrat à temps plein en service auprès 20 000 employeurs du secteur privé. De 2021 à 2024, il s’agit des chiffres du 31 décembre, pour 2025, ce sont ceux du 31 mars. L’échantillon reflète le marché du travail du secteur privé en Belgique en ce qui concerne le statut, le genre, l’âge, le régime de travail, la région et la taille des entreprises.



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