En Belgique, le soutien financier des particuliers et des entreprises au secteur associatif est encouragé par un avantage fiscal attaché aux dons réalisés à certaines ASBL. Mais pour que le donateur puisse bénéficier de cet avantage, l’ASBL doit impérativement délivrer une attestation fiscale conforme à la réglementation. Entre conditions d’agrément, champs d’activité limités et nouvelles obligations administratives, la réalité du terrain s’avère plus complexe qu’il n’y paraît. Cet article vous éclaire sur les règles en vigueur, les difficultés du secteur et la tolérance confirmée par le ministre des Finances.
Une attestation fiscale (modèle 281.71) permet au donateur de prouver à l’administration qu’il a effectué un don ouvrant droit à une réduction d’impôt. Celle-ci s’élève actuellement à 45 % du montant du don (pour les dons d’au moins 40 €), mais le gouvernement fédéral prévoit de ramener ce pourcentage à 30 % à partir de 2025.
Attention : Sans attestation conforme, aucun avantage fiscal ne peut être accordé.
Toutes les ASBL ne peuvent pas remettre d’attestation ouvrant droit à l’avantage fiscal. Les conditions sont strictes :
Un point souvent mal compris : l’ASBL doit consacrer au moins 70 % de ses activités à des domaines légalement reconnus (circulaire 11.05.2006). Les activités complémentaires sont tolérées si elles prolongent l’objectif principal.
Le site du SPF Finances laisse à tort penser que toute activité annexe est interdite. Le ministre des Finances a confirmé que la tolérance administrative de 70 % reste pleinement d’application (Question parlementaire Steven Matheï, 28.01.2025).
Depuis 2024, une nouvelle obligation est entrée en vigueur :
Les attestations fiscales doivent mentionner le numéro de registre national du donateur.
Bonne nouvelle : Face aux difficultés du terrain, le SPF Finances a instauré une tolérance administrative :
Le ministre des Finances s’est montré ouvert à prolonger ou ajuster ce régime de tolérance si le secteur n’était pas prêt fin 2025. Il précise également qu’une attestation sans numéro national ne fait pas perdre le droit à l’avantage fiscal pour le donateur (voir Question parlementaire).
Une ASBL œuvrant dans l’aide à la jeunesse a reçu en 2025 des dons de particuliers pour un montant de 2 000 €. Elle est agréée par le SPF Finances et consacre 90 % de ses activités à son domaine reconnu.
➔ En 2026, elle pourra délivrer les attestations fiscales même si elle n’a pas recueilli le numéro national des donateurs. Les donateurs bénéficieront malgré tout de la réduction d’impôt, sous réserve de la confirmation annuelle de la tolérance.
L’émission d’attestations fiscales reste un privilège strictement encadré pour les ASBL, impliquant un agrément, un contrôle de l’activité et le respect de critères stricts. Malgré de nouvelles obligations, le secteur bénéficie d’une tolérance administrative pour l’obligation de mentionner le numéro national des donateurs, au moins jusqu’aux attestations portant sur les dons 2025. Les associations doivent cependant s’organiser pour anticiper les futures évolutions, afin de ne pas priver leurs bienfaiteurs de l’avantage fiscal lié à leur générosité.