
La généralisation de la facturation électronique entre entreprises (B2B), prévue pour le 1er janvier 2026, marque une étape majeure dans la digitalisation de la fiscalité belge.
Inscrite dans la loi du 22 décembre 2023 portant des dispositions fiscales diverses¹, cette réforme vise à automatiser les flux de facturation, à renforcer la traçabilité des opérations et à réduire la fraude à la TVA.
Face aux retards techniques et au taux encore limité d’adoption par les entreprises, le SPF Finances a confirmé l’instauration d’une période de transition avec tolérance pour les assujettis qui auront entamé leurs démarches de mise en conformité.
Il ne s’agit pas d’un report de l’obligation, mais d’une application progressive des sanctions, traduisant une approche pragmatique adaptée aux réalités économiques.
Cette évolution mérite d’être comprise dans le détail, car si la tolérance apporte un peu de souplesse, elle n’exonère pas les entreprises de leur obligation de se préparer dès à présent.
La Belgique s’inscrit dans un mouvement européen de digitalisation des échanges commerciaux, conformément à la Directive 2014/55/UE relative à la facturation électronique dans la commande publique², et au futur paquet “VAT in the Digital Age (ViDA)”.
Le dispositif belge repose sur trois piliers :
La loi prévoit que toute facture non émise au format structuré — par exemple, un simple PDF envoyé par e-mail — sera considérée comme non conforme et susceptible de sanctions³.
Le SPF Finances sera responsable de la supervision de la conformité, tandis que l’administration TVA disposera d’un droit de contrôle renforcé sur les flux déclarés.
La décision du SPF Finances, communiquée à l’automne 2025, prévoit une période de tolérance administrative pour les entreprises qui auront entamé leur migration mais rencontreront des difficultés techniques.
Cette tolérance vise à éviter des sanctions disproportionnées à l’égard des assujettis de bonne foi.
Elle repose sur une distinction essentielle entre deux situations :
En pratique, cette tolérance ne modifie donc ni la date d’entrée en vigueur, ni les obligations de conformité. Elle permet simplement un démarrage progressif, comparable à une phase pilote à grande échelle.
Le cadre légal prévoit plusieurs niveaux de sanctions selon la gravité et la répétition du manquement :
Ces sanctions restent applicables, mais leur mise en œuvre sera graduelle. Le SPF Finances prévoit de publier une circulaire explicative afin de préciser les critères de bonne foi, la durée de la tolérance et la procédure de contrôle.
La période actuelle doit être mise à profit pour préparer la conformité. Trois actions prioritaires s’imposent :
Les logiciels comptables ou ERP doivent pouvoir générer et recevoir des factures au format UBL/XML via Peppol.
Les entreprises utilisant encore Word, Excel ou PDF doivent migrer vers une solution certifiée.
L’inscription s’effectue auprès d’un point d’accès agréé, dont la liste officielle est disponible sur efacture.belgium.be.
Les équipes administratives doivent comprendre les implications de la réforme : vérification du format, archivage, suivi des échanges et traçabilité des données.
Un exemple concret : une PME qui envoie encore ses factures PDF par e-mail à ses clients devra, d’ici fin 2025,
Cette préparation anticipée permettra d’éviter toute difficulté au moment du basculement.
Le passage à la facturation électronique ne se limite pas à un enjeu technologique : il transforme la gestion administrative, fiscale et financière des entreprises.
L’expert-comptable y occupe une place essentielle.
Son rôle consiste à :
Chez Deg & Partners, nous accompagnons nos clients à chaque étape : audit de conformité, choix de solutions Peppol certifiées, mise en place technique et formation des équipes.
Notre objectif reste constant : transformer une contrainte réglementaire en levier d’efficacité et de fiabilité.
Au-delà de la réforme, la facturation électronique constitue une première étape vers une fiscalité numérique intégrée.
Elle permettra à terme :
Pour les entreprises, la transition représente un investissement initial, mais aussi un gain durable en productivité et en transparence.
Le 1er janvier 2026 reste la date clé de l’entrée en vigueur du dispositif.
La période de tolérance annoncée ne doit pas être interprétée comme un délai supplémentaire, mais comme une invitation à anticiper sereinement.
Les entreprises qui se préparent dès aujourd’hui disposeront d’un avantage compétitif évident :
moins de stress, moins de coûts de mise à jour précipitée, et une meilleure intégration numérique de leurs processus.
Chez Deg & Partners, nous investissons massivement pour informer et accompagner nos clients dans ces transitions légales et technologiques.
Parce qu’au-delà des textes, notre mission reste inchangée : vous permettre d’avancer en sécurité, avec clarté et confiance.
Élément clé | Situation actuelle (oct. 2025) | Conséquence / Recommandation Deg & Partners |
Entrée en vigueur légale | 1er janvier 2026 | Pas de report officiel, obligation maintenue |
Période de tolérance | Confirmée par le SPF Finances | Tolérance pour les entreprises ayant entamé leur mise en conformité |
Format requis | UBL/XML via Peppol | Abandon du PDF – se doter d’un logiciel certifié |
Amendes prévues | Jusqu’à 5.000 € / facture | Graduelles, mais applicables en cas d’inaction totale |
Enregistrement Peppol | Environ 340.000 entreprises (sur 1,2 million) | S’enregistrer avant fin 2025 |
Soutien professionnel | Accompagnement recommandé | Contacter votre expert-comptable Deg & Partners pour audit de conformité |
¹ Loi du 22 décembre 2023 portant des dispositions fiscales diverses, M.B., 29 décembre 2023.
² Directive 2014/55/UE du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014.
³ SPF Finances, efacture.belgium.be, mise à jour 2025.
⁴ Projet d’arrêté royal fixant l’échelle des amendes, Doc. parl., Chambre, 2025.
⁵ Code de la TVA, art. 53 à 53octies.