Cinq conseils pour ne pas plomber le début de vos activités

Vous voilà fraîchement sorti des bancs de l’université. Votre vie professionnelle commence, parfois trop vite à certains égards. Force est de constater que votre parcours vous a appris à extraire une molaire mais pas forcément de vous installer à votre compte. Vous êtes dans la plupart des cas sous le régime de travailleur indépendant, un statut spécifique qui vous permet d’acquérir des droits mais vous impose surtout des devoirs. Votre diplôme est le premier document d’une longue liste d’autres documents administratifs qui viendront ponctuer les premières démarches de votre future activité. Devenir indépendant c’est une chose, mais il est hors de question de se sentir seul face à ce premier challenge.

Vos années d’études vous ont très bien préparées à votre métier mais le côté administratif, comptable ou même fiscal a été mis de côté. Un mauvais départ peut être aussi douloureux qu’une pulpite réversible et peut même se transformer en abcès avec les conséquences que vous connaissez.


Afin d’éviter ce type de problème, nous vous recommandons de suivre les conseils suivants :


La première étape

Elle n’est pas la plus compliquée, mais va vous demander un peu de temps. C’est l’ouverture d’un compte bancaire professionnel. Pourquoi ? Tout simplement parce que maintenant vous devez dissocier vos revenus et vos dépenses professionnelles à vos dépenses privées. Cela va s’avérer très important pour votre propre gestion afin de ne pas dépenser de l’argent qui ne vous appartient pas. Il ne faut pas oublier qu’après avoir payé vos charges et votre rémunération, il vous faudra en garder une partie pour les cotisations sociales et impôts. De plus, il est toujours plus facile de justifier une dépense professionnelle si celle-ci a été faite par le compte bancaire professionnel. Attention, cela ne veut pas dire que vous pourrez faire tout et n’importe quoi avec ce compte !


En conclusion, vous aurez une meilleure vue sur vos finances en ayant un compte professionnel.


La seconde étape

Celles que vous redoutez certainement, ce sont «les formalités administratives et la gestion quotidienne». Cela commence par la signature d’une convention de collaboration, la souscription d’une assurance RC professionnelle, l’affiliation à une mutuelle, l’inscription à la caisse sociale, l’inscription à la Banque Carrefour Entreprise (BCE), la gestion de votre dossier en tant que dentiste conventionné, l’obtention de la prime d’accréditation et la gestion quotidienne. Toutes ces tâches sont importantes et certaines obligatoires pour débuter votre activité. Notez que la dernière n’est pas une obligation mais elle est importante. Il faudra vous habituer à garder tout justificatif, à faire vos payements par le bon compte bancaire, visualiser vos besoins afin de souscrire aux bons contrats. Vous pourrez vous faire aider par la Société Médecine Dentaire pour certaines démarches mais aussi par votre bureau d’Expert-Comptable, les deux pourront vous faire gagner du temps et surtout vous fournir le meilleur conseil.


En conclusion, cette étape est importante pour exercer votre activité en toute légalité et n’hésitez pas à demander de l’aide.


La troisième étape

La gestion des cotisations sociales qui n’est pas aussi simple que ça. Les cotisations sociales des indépendants sont toujours calculées, pour une année déterminée, sur la base des revenus de l'année même. Les cotisations sociales définitives afférentes à une année déterminée sont calculées sur le revenu professionnel perçu en tant qu’indépendant durant cette même année. Comme ce revenu n’est déterminé qu’ultérieurement, vous recevrez une facture de cotisation provisoire. Le calcul de votre cotisation provisoire est basé sur votre revenu d’il y a 3 ans, mais dans votre cas si vous venez de débuter, vous serez facturés sur une cotisation provisoire dont le montant est établi sur base d’un revenu fictif. Si vous avez opté pour le minimum - car dans la majorité des cas vous n’allez exercer qu’un trimestre la première année - ,à court terme ce n’est pas une mauvaise décision mais il faudra impérativement régulariser le montant durant l’année qui suit pour éviter toute majoration ou intérêts. Je ne conseille pas de régulariser dés le début car en principe, le premier exercice votre imposition sera bas (voir point ci-dessous).

Pourquoi cette éventuelle régularisation ? Car vous tombez dans le champ d’une conversion en revenu annuel proratisé.

Qu’est ce que cela veut dire ? Durant l'année 2018, vous n'avez été professionnellement actif en tant qu'indépendant que pendant un trimestre. Votre revenu 2018 sera proratisé en vue du calcul des cotisations sociales 2018.


Exemple : Vous avez un revenu net imposable de 8.000,00 € sur le trimestre, vous n’allez pas payer des cotisations sur 8.000,00 € mais sur 32.000,00 € (8.000 X 4 trimestres), ce qui changera fortement votre cotisation sociale.


En général, nous vous recommandons la première année de mettre la cotisation sociale minimale puis de l’augmenter durant la deuxième année et régulariser les cotisations de la première année pour éviter toute mauvaise surprise. Il est très important de vous faire accompagner afin d’éviter des erreurs qui peuvent être très lourdes de conséquences.


En conclusion, si vous démarrez la première année avec le montant de cotisations sociales minimum vous devrez les régulariser lors de la deuxième année. Ne pas oublier que le calcul des cotisations sur la première année est proratisé.


La quatrième étape

Elle est l’une des plus douloureuse du point de vue de votre portefeuille «Les Impôts». Il faut savoir que la Belgique se situe sur les marches du podium concernant l’impositions sur les revenus du travail. Cependant, durant la première année, qui pour la plupart débutera en octobre, votre imposition sera plus basse car il existe une franchise d’impôt de 7.430,00 € (Revenus 2018) par contribuable ; vous ne serez donc pas imposés en dessous de ce montant. C’est pour cela que je recommande de mettre les cotisations sociales au plus bas car peu de revenus entrent en ligne de compte à ce moment précis.

Au fil du temps, il sera très important de mettre de l’argent de coté pour les contributions fiscales. Vous avez la possibilité de faire des versements anticipés, mais ceci n’est pas une obligation lors des trois premières années en tant qu’indépendant. Nous vous recommandons des versements anticipés après vos trois premières années car les majorations sont très élevées. Lorsque vos activités auront pris un peu de maturité, il vous faudra même envisager de travailler au travers une société. Il est primordial que votre expert-comptable puisse vous accompagner et surtout anticiper l’impôt à venir.


En conclusion, après vos 3 premières années, prévoyez de faire des versements anticipés pour vos impôts. Lors des trois premières années, si vous n’avez pas fait de versement anticipé, veuillez bien mettre de côté le montant de l’impôt. Vous pouvez anticiper ce montant en le demandant à votre expert-comptable.


La dernière et cinquième étape


Il réside dans l’accompagnement tout au long de votre carrière, comme annoncé en introduction... Il est très important de suivre les étapes qui précèdent et de se sentir soutenu car c’est un long chemin qui vous attend et qui prendra fin lorsque vous aurez décidé de mettre un terme à votre carrière. Durant tout ce périple, vous devrez faire des choix qui auront des conséquences et une analyse de ces choix est primordiale. Bien évidemment, votre expert-comptable est un allié précieux dans ce dédale de démarches, tant pour y voir clair que pour anticiper l’avenir.


En conclusion, faites appel à des professionnels pour vous aider dans vos démarches afin de pouvoir anticiper les différentes situations !

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