Répartition des frais d’un voyage privé et professionnel: suivez le guide!

Il est courant de combiner un voyage professionnel avec des vacances privées. Cependant, cela soulève des questions importantes concernant la répartition des frais entre les dépenses professionnelles et privées, surtout en matière de déduction fiscale.

Cette FAQ vous offre des réponses claires pour bien gérer ces situations tout en évitant les risques fiscaux.


Qu’est-ce qu’un voyage professionnel versus un voyage privé?

Voyage professionnel

Un voyage professionnel est un déplacement dans le cadre des activités d’une entreprise, comme la participation à un séminaire, la rencontre de clients ou la réalisation de démarches commerciales. Les frais directement liés à ces activités sont déductibles pour l’entreprise (hôtel, repas professionnels, transport).

Voyage privé

Un voyage privé est un déplacement à des fins personnelles, telles que des vacances ou des loisirs. Les frais associés à cette partie ne sont pas déductibles fiscalement, car ils n’ont pas de lien avec les activités professionnelles de l’entreprise.


Comment distinguer les frais en tenant compte des proportions (personnes, journées)?

Pour ventiler les frais d’un voyage mixte (privé et professionnel), il est essentiel d’appliquer une méthode rationnelle. Voici quelques règles à suivre :

  • Transport aérien : Si le billet d’avion a été acheté même pour un voyage strictement professionnel (par exemple, pour participer à un séminaire), le coût total peut être déduit. Toutefois, les billets des membres de la famille ne sont pas déductibles.
  • Hôtel : Pour les frais d’hébergement, appliquez un prorata basé sur la durée du séjour. Par exemple, si vous participez à un séminaire pendant 5 jours sur un séjour total de 10 jours, 50 % des frais d’hôtel sont déductibles pour votre chambre. Les frais supplémentaires liés à la présence de votre conjoint ou de vos enfants pour la partie privée du voyage ne sont pas déductibles.
    Attention : Si la note d’hôtel inclut des frais de restaurant, demandez une facture séparée. Sinon, la déduction de la totalité de la note sera limitée à 69 %, conformément aux règles fiscales applicables aux frais de restauration.
  • Repas et restaurants : Ventilez les frais de restauration en fonction de leur nature. Les repas professionnels peuvent être déduits à hauteur de 69 %, tandis que les repas privés ne le sont pas. Demandez des factures distinctes pour éviter les confusions.

Exemple pratique

Vous participez à une conférence à l’étranger pendant 4 jours, puis prolongez votre séjour de 6 jours pour des vacances en famille. Votre conjoint vous rejoint pour cette période. Voici comment ventiler les frais :

  • Billet d’avion : Votre billet est déductible à 100 %, car vous avez acheté ce billet pour un voyage professionnel. Le billet de votre conjoint, cependant, n’est pas déductible.
  • Hôtel : Si vous êtes seul pendant la partie professionnelle, vous pouvez déduire 40 % des frais d’hébergement (4 jours professionnels sur un séjour de 10 jours). Les frais supplémentaires liés à la présence de votre conjoint pendant les vacances ne sont pas déductibles.
  • Repas d’affaires : Déductibles à 69 % pour les repas pris pendant la conférence. Il est recommandé de demander des factures distinctes pour les repas privés avec votre conjoint.


Comment neutraliser les menues dépenses en utilisant des frais forfaitaires?

Pour simplifier la gestion des petites dépenses (repas, taxis, boissons, etc.) et éviter la nécessité de conserver chaque reçu, il est possible d’utiliser un système de frais forfaitaires. Les indemnités journalières, qui varient selon le pays, permettent de couvrir ces menues dépenses sans avoir à fournir de justificatifs individuels. Ces indemnités sont entièrement déductibles pour l’entreprise et exonérées d’impôt pour l’employé.

Par exemple, pour un séminaire en Allemagne, votre entreprise peut vous verser une indemnité forfaitaire journalière pour couvrir vos repas et vos déplacements locaux. Cela vous évite de devoir conserver et soumettre chaque reçu, tout en permettant à l’entreprise de déduire ces frais.


Comment traiter les dépenses privées dans la comptabilité et la fiscalité de mon entreprise?

Les dépenses privées doivent être traitées avec soin dans la comptabilité de l’entreprise pour éviter tout risque de requalification par l’administration fiscale. Deux approches principales peuvent être utilisées

1. Imputation au compte courant

Si l’entreprise a payé des frais privés (comme l’hébergement de votre conjoint ou les repas pendant vos vacances), ces frais doivent être imputés à votre compte courant d’associé. Cela signifie que ces montants seront considérés comme une avance ou une dette personnelle envers l’entreprise. Ce mécanisme permet d’éviter que ces dépenses soient requalifiées en avantage de toute nature (ATN) et donc taxées à titre personnel.

2. Utilisation des dépenses non admises (DNA)

Une autre approche consiste à laisser l’entreprise payer l’ensemble des frais, y compris les dépenses privées, puis de rejeter ces dépenses privées dans la comptabilité en tant que dépenses non admises (DNA). Dans ce cas, les dépenses privées ne seront pas déductibles et l’entreprise sera pénalisée fiscalement, car ces montants n’auront pas d’impact favorable sur son bénéfice imposable.

Risques liés à l’approche des DNA

L’utilisation des DNA permet d’éviter une imputation au compte courant, mais elle présente plusieurs risques :

  • Sanction fiscale : Le rejet de certaines dépenses comme DNA peut entraîner une taxation accrue, car l’entreprise paiera de l’impôt sur ces montants non déductibles.
  • Contrôle fiscal accru : Une société qui utilise fréquemment cette méthode peut attirer l’attention de l’administration fiscale, qui pourrait soupçonner des abus ou des mélanges entre les finances privées et professionnelles.
  • Avantage de toute nature (ATN) : Si le fisc estime que les dépenses privées ont été financées par l’entreprise sans justification correcte, il pourrait les requalifier en ATN, entraînant une taxation supplémentaire pour vous.


Comment documenter au mieux pour se préparer à un contrôle fiscal?

Pour une gestion efficace des frais mixtes, une documentation rigoureuse est essentielle. Voici quelques recommandations pour vous préparer à un contrôle fiscal :

  • Dossier complet : Conservez tous les justificatifs liés aux dépenses professionnelles (billets d’avion, factures d’hôtel, notes de restaurant, etc.).
  • Preuves professionnelles : Gardez des preuves tangibles du caractère professionnel du voyage, telles que le programme du séminaire, les présentations, et les échanges d’emails.
  • Séparation des frais : Demandez des factures séparées pour les frais privés et professionnels, surtout pour les frais d’hôtel et de restauration.
  • Contacts professionnels : Conservez des preuves de vos interactions professionnelles (cartes de visite, emails, photos, etc.).


Conseils et recommandations

  1. Soyez vigilant avec les frais mixtes : Il est essentiel de ventiler clairement les frais professionnels et privés et de documenter chaque dépense de manière transparente. Appliquez des prorata justes et n’oubliez pas de demander des factures séparées lorsque nécessaire.
  2. Utilisez les indemnités forfaitaires : Les frais forfaitaires sont un excellent moyen de simplifier la gestion des menues dépenses et d’éviter les justifications détaillées.
  3. Choisissez une méthode comptable appropriée : Si vous utilisez le compte courant d’associé, assurez-vous de bien ventiler les frais privés. Si vous optez pour l’approche des DNA, comprenez les risques fiscaux qui en découlent.
  4. Préparez-vous pour un contrôle fiscal : Gardez une documentation complète et précise. Cela facilitera le contrôle fiscal et réduira les risques de requalification ou de litige.
  5. Conseil fiscal : Consultez un fiscaliste pour vous assurer que vous appliquez les règles de manière optimale et pour éviter toute mauvaise surprise lors d’un contrôle fiscal.


Répartir correctement les frais d’un voyage combinant activités professionnelles et vacances privées nécessite rigueur et méthode. En appliquant des principes clairs et en documentant vos dépenses avec soin, vous pouvez éviter les pièges fiscaux. De plus, il est crucial de choisir la bonne méthode de traitement comptable, qu’il s’agisse d’imputer les dépenses privées à votre compte courant ou de les rejeter en tant que DNA, tout en comprenant les implications fiscales de chaque approche.

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