Le forfait fiscal en Belgique est un régime permettant à certaines professions d’établir leur base imposable sur une estimation forfaitaire de leurs bénéfices, plutôt que sur les bénéfices réels. Cette option, bien que limitée dans le temps (disparition prévue en 2028), reste accessible à certaines professions sous conditions strictes. Cet article explore le cadre légal, les principes et les situations où le forfait peut être refusé ou maintenu, en s’appuyant sur la jurisprudence récente.
Le forfait fiscal permet à certaines professions indépendantes (bouchers, boulangers, commerçants de détail, etc.) de déclarer leurs bénéfices sur une base forfaitaire. Les taux sont déterminés annuellement par l’administration fiscale.
Base légale : Article 342 du Code des Impôts sur les Revenus (CIR) régit les méthodes de détermination des revenus, y compris le recours au forfait.
Tant en matière d’impôts sur les revenus (ISR) qu’en matière de TVA, les professions éligibles au régime forfaitaire sont spécifiquement listées par l’administration fiscale :
Vous pouvez recourir au forfait fiscal si :
Après le 1er janvier 2028, le système sera supprimé pour tous.
Pour pouvoir bénéficier du régime forfaitaire TVA, vous devez remplir simultanément 4 conditions.
En outre, le régime ne peut pas s'appliquer si vous utilisez un système de caisse enregistreuse.
Le régime forfaitaire s’applique aux secteurs définis (voir ci-dessus)
Seules les entreprises personnes physiques peuvent bénéficier du régime forfaitaire.
Le régime forfaitaire est applicable seulement si vous devez délivrer des factures (ou des documents) pour maximum 25 %du montant de vos opérations.
Dans certains cas, ce maximum de 25 % peut être augmenté à 40 %.
Pour pouvoir bénéficier du régime forfaitaire, vous devez avoir réalisé, au cours de l’année précédente, un chiffre d’affaires inférieur à 750.000 euros (hors TVA).
Voir aussi : Table des matières - Règlementation forfaitaire en matière de TVA
Si vous ne remplissez plus les conditions, vous passez au régime normal de la TVA et devez rentrer une déclaration modificative d’une identification à la TVA (formulaire e604B).
Le nouveau régime s’applique à partir du premier jour du trimestre civil qui suit le trimestre au cours duquel la situation a changé.
Le fisc peut refuser l’application du forfait s’il prouve que vos bénéfices réels sont sensiblement plus élevés. Cela peut être établi par des moyens de preuve variés, y compris :
Exemple jurisprudentiel (Cour d’Anvers, 05.03.2019) :
Un magasin de chaussures utilisant le forfait depuis des années a vu son forfait refusé après un contrôle révélant des recettes supérieures grâce à un système de caisse électronique.
Si le fisc refuse le forfait :
Exemple jurisprudentiel (Tribunal de Gand, 17.01.2024) :
Un détaillant a contesté le refus en prouvant que des liquidités supposées non déclarées provenaient de la vente d’actions et non de recettes professionnelles. Le tribunal a estimé que les écarts détectés (moins de 5 %) n’étaient pas significatifs.
Situation :
Un boulanger, actif depuis 2015, déclare ses revenus sous forfait. En 2024, un contrôle fiscal révèle que ses recettes bancaires sont 20 % supérieures aux recettes forfaitaires.
Conclusion : Le boulanger conserve le bénéfice du forfait.
1. Anticipez les contrôles :
2. Restez informé des évolutions légales :
3. Collaborez avec un expert-comptable :
4. Soyez vigilant après 2028 :
Le forfait fiscal reste un outil utile pour simplifier la déclaration des bénéfices, mais son application repose sur des critères stricts et un contrôle rigoureux. Pour éviter les litiges, adoptez une gestion proactive et documentée de vos activités. En cas de désaccord avec le fisc, une contestation bien argumentée, appuyée par des preuves solides, peut faire pencher la balance en votre faveur.