La fin de l'année approche. Pour de nombreuses entreprises et organisations, c’est la période de la traditionnelle fête de fin d'année.
Le groupe de services RH Liantis a interrogé 1 000 collaborateurs belges sur les fêtes de fin d'année et l'alcool. Il est apparu que selon 56 % d'entre eux, l'alcool ne devrait pas être autorisé sur le lieu de travail. De plus, 28,8 % ont déclaré qu'il y a déjà eu des incidents parce que des collègues avaient trop bu.
Fêtes et alcool vont souvent de pair. Mais comment les choses se passent-elles exactement sur les lieux de travail ? Une enquête menée par le groupe de services RH Liantis auprès de 1 000 collaborateurs belges a montré que de l'alcool est servi en certaines occasions sur le lieu de travail de 60 % d'entre eux. En général (43,2 %), c'est lors de fêtes comme Noël ou un barbecue d'entreprise. Seuls 7,4 % des collaborateurs ont déclaré qu’il y a toujours de l'alcool disponible pour célébrer des anniversaires ou des succès. 57,1 % ont affirmé ne pas boire quand de l'alcool est servi lors d'événements professionnels.
Nous avons également soumis quelques affirmations aux personnes interrogées :
Pieter Wieme est un expert du groupe de services RH Liantis en matière de prévention des drogues et de l'alcool au travail. Nous lui avons posé la question de savoir si un employeur a le droit de servir de l'alcool sur le lieu de travail. « C’est bien entendu un choix qui comporte des risques. L'enquête a également montré que 28,8 % des personnes interrogées mentionnent des incidents causés par l'alcool au travail. En tant qu'employeur, vous pouvez mettre de l'alcool à la disposition de vos collaborateurs pendant les heures de travail ou à l’occasion d'événements, mais parallèlement, vous devez être conscient du fait que vous êtes responsable du bien-être et de la sécurité de vos collaborateurs au travail. Si un employeur organise des fêtes où de l’alcool est servi, les collaborateurs restent sous sa surveillance. Un accident qui survient durant ces fêtes est considéré comme un accident du travail. À noter aussi que si un collaborateur est impliqué dans un accident de la route tandis qu’il rentre chez lui après une fête, cet accident sera considéré comme ayant eu lieu durant le trajet lieu de travail-domicile. Les collaborateurs doivent donc avoir à l’esprit qu’ils ne peuvent festoyer sans limite lors des fêtes d'entreprise. Un employeur peut d’ailleurs être tenu civilement et même pénalement responsable en cas de dommages s'il est démontré qu’il a commis une faute comme fournir de l'alcool à volonté, encourager la consommation d'alcool ou laisser un collaborateur partir en état d'ébriété. »
Plus important encore, chaque employeur est tenu de mettre en place une politique préventive en matière d'alcool et de drogues. « Depuis 2009, aux termes de la CCT 100, chaque entreprise du secteur privé doit avoir une politique préventive en la matière.
Cette politique comportera deux volets : une déclaration de politique obligatoire et un plan d’action optionnel. La déclaration de politique obligatoire doit contenir a minima les principes de base et les objectifs de la politique en matière d'alcool et de drogues au sein de l'entreprise.
Cette déclaration de politique générale doit aussi être reprise dans le règlement de travail. Dans le plan d'action optionnel sont développés les aspects plus pratiques de la politique. Songeons, par exemple, aux règles applicables aux fêtes d'entreprise (la disponibilité de l'alcool, l’accent mis sur la consommation responsable d'alcool et la sécurité routière).
Si une politique a été élaborée au sein de l'entreprise, il est essentiel que les collaborateurs en soient informés. C’est le cas selon nos chiffres. Seuls 16,6 % des collaborateurs ne savent pas s'il existe une politique alcool et drogues au sein de leur entreprise. »
L'expert conseille aux employeurs de communiquer clairement avant les fêtes d'entreprise.
« En tant qu'employeur, vous pouvez envisager un système de bons, des alternatives sans alcool, un créneau d’heures durant lequel l'alcool sera disponible ou une heure de fin de la fête.
Rappelez aussi à vos collaborateurs les règles routières en vigueur et encouragez le covoiturage. Mettez éventuellement à disposition des services de taxi ou de navette. Il est important que l'employeur et les collègues parlent aux collaborateurs en état d'ébriété et veillent à ce qu'ils ne prennent pas la route afin de ne pas être un danger pour eux-mêmes et pour autrui. »