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Avec le statu quo, la Belgique fonce droit dans le mur budgétaire!

Sous l'impulsion de Trump, le gouvernement américain semble désormais abandonner toute forme de vigilance budgétaire. De ce fait, les marchés financiers semblent progressivement accorder une attention accrue aux risques liés à la fragilité des finances publiques. Dans ce contexte, nul doute que la Belgique risque rapidement de se retrouver dans le viseur, d’autant plus que nous sommes confrontés à un triple choc budgétaire auquel nous ne sommes absolument pas préparés.

Dette publique mondiale en hausse

Après la crise de l'euro il y a 15 ans, les marchés financiers mondiaux se sont montrés remarquablement sereins quant à l'état des finances publiques des grands blocs économiques. Malgré l'augmentation de la dette publique, les taux d'intérêt ont chuté presque partout dans le monde à des niveaux historiquement bas. Encore en 2021, les taux d'intérêt étaient négatifs sur les emprunts d'État belges à 10 ans. Le choc inflationniste de 2022 a provoqué une remise à zéro sur les marchés obligataires. Le taux d'intérêt belge à 10 ans oscille ces dernières années autour de 3 %. Mais entre-temps, l'inquiétude internationale concernant la soutenabilité de la dette publique semble redevenir un facteur de plus en plus important.

Le projet de budget aux États-Unis jouent un rôle important à cet égard. Les finances publiques américaines sont assez fragiles depuis un certain temps, avec un déficit budgétaire total d'environ 7 % du PIB en 2024. Avec son "One Big Beautiful Bill Act", un projet de budget axé principalement sur des baisses d'impôts, Trump menace d'aggraver encore la situation. La dette publique américaine, qui a presque doublé depuis 2007 (passant de 65 % du PIB à plus de 120 % aujourd'hui), devrait donc continuer d'augmenter de manière spectaculaire dans les années à venir. Le fait que le taux d'intérêt sur les obligations d'État américaines à 30 ans soit passé de 4 % à 5 % au cours des douze derniers mois illustre que les marchés financiers ne sont pas sereins.

Et cela ne se limite pas aux États-Unis. Dans d'autres grands pays également, la dette publique augmente fortement. Selon le FMI, la dette publique mondiale dépassera pour la première fois les 100 % du PIB dans les années à venir. Et dans les pays les plus endettés, le FMI s'attend à une accélération de la croissance de la dette. Cette dynamique de la dette risque d'exercer une pression croissante sur les marchés financiers. Cela fera monter les taux d'intérêt sur cette dette (surtout sur les échéances longues) et augmentera également le risque d'une crise de confiance quant à la soutenabilité de cette dette (ce qui ferait monter encore plus rapidement les taux d'intérêt).

Les finances publiques belges ne sont pas sous contrôle

Dans le contexte de ce climat international incertain en matière de taux d'intérêt, les finances publiques belges se trouvent aujourd'hui dans une situation déjà très préoccupante. En 2024, l'ensemble des administrations publiques belges ont terminé l'année avec un déficit budgétaire de 4,5 % du PIB, soit près de 30 milliards d'euros en valeur actuelle, et une dette publique de 105 % du PIB. Et dans les années à venir, nous serons confrontés à un triple choc budgétaire, qui nous touchera plus durement que dans la plupart des autres pays et auquel nous ne sommes absolument pas préparés.

Le vieillissement de la population et les dépenses supplémentaires qui en résultent pour les pensions et les soins de santé sont prévisibles depuis longtemps, mais jusqu'à présent, nos décideurs ont largement négligé de nous y préparer. Selon la Commission européenne, les dépenses publiques sociales annuelles augmenteront de 4,7 % du PIB d'ici 2070, soit une augmentation plus de trois fois plus forte que la moyenne européenne. Cela représente environ 30 milliards d'euros en valeur actuelle par an de dépenses supplémentaires.

À cela s'ajoutent, à court terme, les dépenses supplémentaires pour la défense. Même pendant les négociations pour la formation du gouvernement actuel, elles ont été totalement ignorées, mais il devrait être clair pour tout le monde ce qui nous attend à cet égard. Nous devons au minimum atteindre 3,5 % du PIB en dépenses de défense annuelles, mais cela pourrait également atteindre 5 %. En euros actuels, cela représente 14 à 23 milliards d'euros de dépenses annuelles supplémentaires. Le fait que nous ayons quelques années devant nous ou que nous puissions initialement exclure ces dépenses supplémentaires du budget ne change rien à la gravité de ce défi.

Et puis il y a les charges d'intérêt. La tendance à la baisse depuis des décennies a pris fin en 2023. La combinaison de la réinitialisation des taux d'intérêt obligataires et de la hausse de la dette publique se traduit par une augmentation rapide des charges d'intérêt. Même si les taux du marché restent à leur niveau actuel, 2 % du PIB de charges d'intérêt supplémentaires viendront s'ajouter d'ici 2040. Cela représente environ 13 milliards d'euros de paiements d'intérêts supplémentaires par an en valeur actuelle. Le risque de taux d'intérêt plus élevés est toutefois réel, ce qui pourrait faire augmenter considérablement cette facture. Dans un scénario où le taux d'intérêt obligataire à 10 ans dépasse les 4 %, cette facture supplémentaire d'intérêts atteindrait 23 milliards d'euros d'ici 2040. Le risque d'une nouvelle spirale des taux d'intérêt n'est plus aujourd'hui un scénario improbable.

À la recherche de plus de 100 milliards d'euros supplémentaires

En 2024, avec environ 55 % du PIB, nous avions les troisièmes dépenses publiques les plus élevées parmi les pays industrialisés. Si nous n'intervenons pas, nous nous dirigeons au cours des prochaines décennies vers des dépenses publiques de 65 % du PIB, de loin les plus élevées de tous les pays industrialisés. Compte tenu du déficit budgétaire actuel et des dépenses supplémentaires qui nous attendent, nos administrations publiques doivent trouver plus de 100 milliards d'euros en valeur actuelle.

Entre-temps, le débat public sur nos finances publiques se déroule largement dans une sorte de monde imaginaire. Si l'on réduit les subventions à certaines formations de loisir, des protestations immédiates affluent de toutes parts. Si l'allocation de chômage est limitée de durée illimitée à deux ans, encore la durée la plus longue au monde, certains crient au scandale. Si les pensions publiques relativement généreuses sont légèrement ajustées, on fait grève pendant des jours. Et parallèlement, diverses voix réclament plus d'argent, et le gouvernement actuel pense encore pouvoir baisser les impôts.

La réalité est qu'il faudrait une mobilisation générale pour remettre nos finances publiques sur les rails. Si les marchés financiers, sous l'impulsion des mauvaises politiques budgétaires aux États-Unis, se concentrent à nouveau sur les risques liés aux finances publiques, la Belgique risque rapidement de se retrouver dans le viseur. Dans une telle situation, nous serons contraints de prendre des mesures douloureuses. Nous devons absolument éviter un tel scénario. Cela exige à court terme une utilisation beaucoup plus efficace des ressources publiques existantes, un examen de toutes les dépenses publiques (et la suppression de ce qui ne produit pas les résultats escomptés), des réformes visant à limiter la hausse future des dépenses de pensions et de soins de santé (allant au-delà de ce qui est actuellement proposé), une répartition équitable des efforts entre les différents niveaux de pouvoir, des réformes structurelles pour stimuler notre potentiel de croissance…

Avec le statu quo, nous fonçons droit dans le mur budgétaire.

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A l’origine, cet article a été rédigé en néerlandais, de sorte que c’est à la version néerlandaise qu'il convient, en tout état de cause, de se référer

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