Or, ce projet n'est pas formulé.
Son ossature est devenue le respect des normes d'endettement et de déficits budgétaires, dont la centralité conduit à diminuer les dépenses publiques et à lever des impôts, certes camouflés et surtout différés, en contradiction avec ce qui avait été promis par les partis qui sont désormais au gouvernement.
Et c'est cela le problème : il faut l'adhésion, le consentement d'une société à un projet, raison pour laquelle il doit être formulé de manière explicite et sociétale, et non budgétaire.
Par ailleurs, le débat politique a perdu l'essence de son expression, à savoir le sain débat d'idées (car il n'y a rien de meilleur que de devoir argumenter pour structurer une idée) au profit d'un discours simpliste, clivant, émotif et qui exclut toute profondeur et expertise.
Le piège était tendu : certains sont tombés dedans, à savoir imaginer que l'instinct ou la passion éphémère sont supérieurs à la somme des savoirs, raison pour laquelle ils écartent les experts du débat public.
Il ne faudrait pas que le réchauffement climatique soit au contexte politique ce qu'il devient, à savoir un assèchement du débat d'idées plutôt qu'une atmosphère de débat tempéré, sans renoncer, au risque de me répéter, à la structuration des débats idéologiques contradictoires.
Et je suis certain d'une chose : ceux qui se perdent dans la surenchère aux invectives politiques finiront par se perdre.
Immanquablement.