« Ces chiffres induiqent qu’il est urgent de prendre des mesures concrètes pour rendre la différence entre travailler et ne pas travailler réellement perceptible », déclare Yves Stox, Managing Consultant chez Partena Professional.
Environ deux travailleurs belges sur dix envisagent de travailler moins parce que cela ne rapporte pas assez par rapport au non-travail. On observe toutefois des différences selon les catégories professionnelles : 27 % des ouvriers déclarent envisager de travailler moins, contre 19 % des employés et 11 % des fonctionnaires.
Le professeur d’économie du travail Stijn Baert, qui a supervisé l’étude, y voit une explication claire : « Les ouvriers perçoivent en moyenne un salaire plus bas. Pour eux, le piège à l’emploi est plus marqué : une personne qui perçoit un revenu moyen-bas ne gagne en moyenne que 6 % de plus lorsqu’elle passe d’une allocation de chômage à un salaire. Aucun pays européen ne fait pire. »
Par ailleurs, 1 Belge sur 10 envisage même d’arrêter complètement de travailler parce que cela ne rapporte pas assez par rapport au non-travail. Cette idée est cependant moins présente chez les néerlandophones que chez les francophones : 14 % des francophones y pensent, contre 9 % des néerlandophones.
Les ouvriers (17 %) sont également plus nombreux à envisager d’arrêter de travailler que les employés (11 %) et les fonctionnaires (5 %).
« J’attends avec impatience les plans du gouvernement fédéral pour résoudre ce problème », ajoute le professeur Baert. « Le gouvernement De Wever veut permettre aux travailleurs de conserver davantage de leur salaire net grâce à une baisse des impôts sur le travail, mais cela n’est prévu que pour 2029. Si nous voulons réellement augmenter le taux d’emploi d’ici là, nous ne pouvons pas attendre : il faut dès maintenant permettre aux personnes, surtout celles à revenu moyen-bas, de garder plus de leur salaire net. On envisage d’ailleurs d’instaurer cette réduction d’impôts plus rapidement. À suivre ! »