Selon une enquête Liantis à grande echellle, auprès de 636 268 travailleurs entre 2008 et 2023.; Il apparaît que l'audition des jeunes Belges s'est améliorée ces dernières années. La proportion de jeunes présentant en 2023 des lésions auditives débutantes dans le groupe des 18-22 ans est inférieure de 7,2 % à celle des 18-22 ans en 2008. En outre, les jeunes de plus de 22 ans exposés au bruit dans le cadre de leur travail présentent eux aussi moins vite des pertes auditives grâce à une bonne approche préventive.
En tant que service de prévention externe, Liantis procède dans ce pays à de nombreux examens médicaux sur des collaborateurs. De 2008 à 2023, des centaines de milliers de travailleurs ont ainsi été soumis à des examens. Sur les 636 268 travailleurs différents examinés durant cette période, le tout premier test auditif effectué par Liantis a été repris dans l’étude.
« Nous voulions déterminer si nous pouvions confirmer lors de nos tests auditifs les effets négatifs de l'exposition professionnelle au bruit et voir si des effets positifs dus à des actions préventives étaient constatés. C'est pourquoi nous avons d'abord analysé l'audition d'une population jeune et en bonne santé, qui n'avait pas encore été exposée au bruit dans le cadre du travail », explique Tom Geens, chercheur chez Liantis.
Mais l’analyse de ce sous-groupe de 82 779 travailleurs âgés de 18 à 22 ans a révélé quelque chose de frappant. « Cette analyse nous a permis de constater une différence entre les premiers tests auditifs réalisés sur 5 710 jeunes travailleurs en 2008 et ceux effectués sur 5 013 jeunes travailleurs en 2023.
Nous avons clairement vu que les résultats des tests auditifs des jeunes en 2023 étaient meilleurs que ceux de 2008. Nous avons examiné l'évolution de l'occurrence des noisedips (différences de plus de 10 dB entre des fréquences testées consécutives dans la même oreille). Les noisedips sont un indicateur de lésions auditives naissantes. Par conséquent, moins nous en détectons, mieux c'est. La proportion de noisedips chez nos jeunes est passée de 57,2 % à 50,0 %. Nous ne nous attendions pas à une telle amélioration au fil des ans, mais elle nous paraît évidemment très positive. Les jeunes d'aujourd'hui commencent donc en moyenne leur carrière avec une meilleure audition que leurs prédécesseurs et notre tâche consiste à essayer de maintenir autant que possible leur niveau d’audition tout au long de leur carrière », déclare Tom Geens.
Liantis a présenté les résultats à Annick Gilles, professeure à l'université d'Anvers et audiologiste en chef à l'hôpital universitaire d'Anvers. Elle trouve ces résultats surprenants, mais elle est également satisfaite. « Dans le secteur curatif, nous ne connaissons généralement la qualité de l’audition des patients que lorsqu'ils formulent des plaintes et que des lésions auditives sont donc déjà présentes. Les données de Liantis sont par conséquent uniques, car elles concernent un groupe important de jeunes travailleurs qui n'ont pas encore subi de lésions auditives du fait d’avoir travaillé dans des conditions bruyantes. Il va sans dire que tant la qualité de l'audition que d’éventuelles lésions auditives sont toujours la somme de l'exposition au bruit des personnes à la fois dans le cadre professionnel et dans le cadre des loisirs. Une amélioration indique donc que l’audition a été globalement mieux préservée. Pour moi, cette amélioration au fil du temps est un constat positif qui montre qu'une meilleure législation et les campagnes de sensibilisation des autorités portent leurs fruits », déclare la professeure Annick Gilles.
Si le fait que l'audition des jeunes aujourd'hui est meilleure que celle des jeunes il y a 15 ans est positif, il demeure essentiel de rester attentif à la protection auditive, à la fois au travail et en dehors.
« Si nous examinons à présent les résultats des 553 489 travailleurs âgés de plus de 22 ans, nous constatons de surcroît – outre une amélioration progressive similaire d'environ 7,3 % – l'impact négatif attendu de l'exposition professionnelle au bruit et l'impact positif de l'utilisation de protections auditives au travail. C'est le cas, par exemple, des travailleurs exposés à un bruit d’une intensité supérieure ou égale à 89 dB (songeons à un poids lourd à 10 mètres) qui n'utilisent pas de manière adéquate leur protection auditive. Si nous comparons l'année 2008 à l'année 2023, nous voyons que la proportion de noisedips ne diminue que de 1,8 %, ce qui est nettement moins que lorsque l'exposition est plus faible et/ou que l'utilisation des équipements de protection est meilleure. C'est pourquoi, chez Liantis, nous encourageons les employeurs à promouvoir la protection auditive sur le lieu de travail et à sensibiliser les travailleurs aux risques d'une exposition au bruit à long terme. Le but étant de contribuer à maintenir une audition saine à long terme et d’améliorer de manière significative la qualité de vie de nos travailleurs lorsqu’ils avancent en âge », dit en conclusion Tom Geens de Liantis.