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​Dollar sera la base d'un choc prévisible dès cette année!

Ce qui est prévu est prévisible. La dette publique américaine, certes détenue à 75 % au sein des États-Unis, n’est plus soutenable, et les charges financières qui y sont associées explosent au-delà d’un pourcent du PIB mondial. Cette insoutenabilité est certes tempérée par le fait que le dollar est la devise de réserve du monde, intervenant pour le règlement de 60 % des échanges internationaux.

Mais tout ceci n’est possible que si la dette américaine et le dollar sont des attributs fiables et prévisibles. En effet, une monnaie n’est crédible que si elle « achemine » la circulation des dettes dans le temps de sorte que les paiements qui y sont associés soient irrévocables et définitifs.

Si ces attributs ne sont pas vérifiés, c’est la dépréciation de la monnaie et la défiance par rapport à la dette, exprimée par un taux d’intérêt plus élevé exigé pour sa détention. Cela peut renforcer la monnaie et rassurer la dette, mais, l’expérience l’illustre, de manière éphémère.

Et donc, ce qui doit arriver arrivera, avec la politique commerciale de Donald Trump, aux répliques monétaires et financières déjà visibles. Une défiance s’est installée, et entretient sa propre dynamique. Mais chaque jour, je suis un peu plus certain que ce chaos n’est que l’écume d’un bouleversement monétaire digne de celui que Nixon a suscité en 1971 : ce sera le désancrage du dollar de son attribut, non pas aurifère comme en 1971, mais de confiance.

Ce sera un sabordage monétaire, peut-être brutal, associé à une mise sous contrôle de la Banque centrale américaine, la Federal Reserve, sous le contrôle de la Maison Blanche. Ce jour-là, tout changera, parce que la dette publique américaine sera réescomptée à un taux d’intérêt inférieur au taux d’inflation, comme si le maître-étalon monétaire, à savoir le dollar, se réduisait en taille.

Mais il y a pire, et cela pourrait se traduire par une implosion monétaire systémique : la Federal Reserve pourrait réduire sa capacité à échanger des dollars contre d’autres devises détenues par d’autres banques centrales, ce qu’elle fait chaque jour pour près de 80 % du PIB mondial. Bien sûr, cela contrarierait l’abondance de dollars imposée par sa domination, mais c’est une éventualité puisque Trump a menacé, à plusieurs reprises, d’imposer des droits de douane de 100 % aux pays qui refuseraient le dollar, ce qui est exactement ce qui se passe avec la Chine qui construit parallèlement, et très efficacement, un système de paiement et de compensation entre pays des BRICS.

À mon intuition, tout est possible puisque nous assistons déjà à l’impensable.

Et avec un peu d’intelligence, tout cela était prévu. La monnaie, comme les divinités, n’engage que ceux qui y croient. Et elle relève du symbolique, donc d’une hallucination. JP Morgan avait dit : « Gold is money, everything else is credit. »

C’est toujours vrai.

(À lire : Aglietta, M., et al., La Course à la Suprématie Monétaire Mondiale, Odile Jacob, 2022)

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