Dans le cadre du développement d'une information de qualité sur la finance durable, le site climat.be attire également l'attention sur le financement de la transition par le biais d'instruments financiers, tels que les obligations d’État vertes.
Une thématique de première importance ou de nombreux rapports sont régulièrement disponibles.
Ces dernières années, l'Union européenne a mis en place un cadre réglementaire exhaustif pour la finance durable. La mise en œuvre, qui s'étendra sur plusieurs années, pose des défis importants aux entreprises financières et non financières, ainsi qu’aux autorités de supervision :
L’État fédéral joue également un rôle en tant qu’acteur financier, puisqu’il gère divers instruments financiers. À cet égard, il doit montrer l’exemple et doit lui-même relever certains défis :
Les obligations linéaires souveraines vertes, également appelées green OLO, sont des instruments financiers émis par le gouvernement fédéral dans le but de financer des projets publics ayant une incidence positive sur le climat et l’environnement. La Belgique les considère comme un outil important pour attirer les investissements privés vers les dépenses publiques vertes et contribuer ainsi à la transformation de l'économie vers une société climatiquement neutre, plus respectueuse de l'environnement et plus résiliente.
Un ensemble de règles et de critères détermine quelles dépenses publiques sont éligibles dans le cadre de ces obligations. Ces règles sont regroupées dans un guide structuré, appelé "cadre" (framework), qui définit la façon dont un pays émet et gère ses obligations souveraines. Ce cadre sert de référence aux investisseurs pour comprendre la structuration et la gestion de ces titres de dette publique, favorisant la transparence et la confiance sur les marchés financiers internationaux.
En 2022, le cadre des obligations vertes belges a été mis à jour pour refléter les dernières pratiques du marché. Cette mise à jour s'inscrit dans le respect des principes des obligations vertes (Green Bond Principles). Elle tient compte de la taxonomie de l'UE et de ses actes délégués, ainsi que de la norme européenne sur les obligations vertes (EU Green Bond Standard). Depuis juillet 2022, toutes les émissions d'OLO vertes sont effectuées conformément à ce cadre mis à jour.
Le cadre permet des investissements dans cinq secteurs clés :
> 2018 : Première obligation d'État verte (OLO 86)
Le 8 février 2018, le gouvernement fédéral a lancé sa première obligation verte (OLO 86) pour un montant initial de 4,5 milliards d'euros, avec une échéance de 15 ans. Par la suite, cette obligation a fait l’objet de plusieurs "tapping", une pratique qui consiste à augmenter le volume de l’émission au cours de sa durée de vie. Au 31 mai 2023, l’encours total avait atteint 10,63 milliards d'euros.
> 2022 : deuxième obligation d’État verte (OLO 96)
Le 14 septembre 2022, le gouvernement fédéral a émis une deuxième obligation verte (OLO 96) pour un montant initial de 4,5 milliards d’euros. Elle arrivera à échéance le 22 avril 2039, ce qui lui confère une durée de près de 17 ans. L’encours de cette obligation a également été augmenté par la suite, atteignant 5,36 milliards d'euros au 31 mai 2023.
Chaque année, l'Agence fédérale de la Dette publie deux rapports distincts concernant ses obligations linéaires vertes :
En publiant ces rapports, la Belgique démontre son engagement en faveur de la transparence et de l'efficacité des projets financés. Cette démarche renforce la confiance des investisseurs dans ces obligations et leur incidence positive sur l'environnement.
L’élaboration des rapports d’impact environnemental est coordonnée par le SPF Santé, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement, en collaboration avec l’Agence de la Dette.
Le rapport d’impact environnemental de 2023 évalue la réduction des émissions de gaz à effet de serre réalisée grâce aux investissements dans le rail et aux mesures fiscales favorisant les modes de transport propres et les emballages réutilisables de boissons.
Il couvre 5 grandes catégories d’investissement, représentant 40 % de l'émission totale obligataire. En raison de la disponibilité limitée des données, l’impact environnemental n’a pu être calculé que pour une partie des dépenses. L'évaluation se concentre principalement sur les répercussions climatiques, en estimant la réduction des émissions de gaz à effet de serre :
Investissements ferroviaires :
Mesures fiscales pour les transports propres :
Emballages réutilisables :
Au total, ces investissements, d'un montant de 590,2 millions d'euros, ont permis d'éviter l'émission de 425,7 kt éq. CO₂ comme le montre le tableau ci-dessous :
Dépenses | Montants alloués en 2023 (millions d'euros) | Période couverte par l'évaluation | Impact évalué | Évaluation (kt éq. CO₂) |
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Subventions à la SNCB – Dépenses d'investissement (achat de M7) | 173,8 | Impact sur la durée de vie des trains M7 (45 ans) | Émissions de GES évitées | 45,32 |
Subventions à Infrabel – Dépenses d'investissement (maintenance de l'infrastructure ferroviaire) | 214 | Impact sur la durée de vie des investissements de maintenance (40 ans) | Émissions de GES évitées | 172,5 |
Exonérations et déductions fiscales pour promouvoir les transports propres – Transports publics | 130,3 | 2023 | Émissions de gaz à effet de serre (GES) évitées | 91,8 |
Exonérations et déductions fiscales pour promouvoir les transports propres – Vélo | 45,8 | 2023 | Émissions de GES évitées | 20,9 |
Réduction de la taxe sur les emballages pour l'utilisation d'emballages de boissons réutilisables individuels | 26,3 | 2023 | Émissions de GES évitées | 95 |
Matériaux extraits évités (soude caustique, sable, calcaire) | 117 | |||
Déchets de verre évités | 4 | |||
Total | 590,2 | Équivalent d'émissions de GES évitées : | 425,7 |