• FR
  • NL
  • EN

L'humour, une arme secrète pour désamorcer les conflits?

Une organisation fonctionne de manière optimale lorsque ses collaborateurs travaillent ensemble à l’atteinte d’objectifs communs et communiquent ensemble de manière efficace, constructive, coopérative et sereine. En entreprise, néanmoins, les conflits sont incontournables naissant de problèmes relationnels non solutionnés et d’incompréhensions. Ils peuvent être constructifs et source de créativité ou destructeurs pourrissant les relations. Les conflits trouvent leur origine dans l’histoire de la relation, des « abcès jamais crevés », du sentiment d’être menacé dans son intégrité, ses valeurs et/ou sa position. Ils génèrent la méfiance de l’autre et la peur d’être vrai et vulnérable.


Le rire, un puissant carburant

Pourtant, les experts, psychologues, thérapeutes, s’accordent à dire que le rire a ce pouvoir extraordinaire d’apaiser les dissensions et les frustrations en faisant passer des messages avec le recul émotionnel nécessaire.

Biologiquement, le rire aide à élargir la cavité thoracique et donc augmenter l’apport d’oxygène, ce qui diminue la fréquence cardiaque et les tensions. Idéal pour ramener un sentiment apaisé.

Est-ce que l’humour peut aider à désamorcer les tensions et conflits en instaurant un climat de camaraderie et de bienveillance ? Comment concilier humour et vie d’entreprise, deux notions apparemment antagonistes, l’une rimant avec sérieux et l’autre avec amusement voire lorsque utilisé à mauvais escient, avec moquerie ?

Comme dirait notre ami Normand : p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non !

Quoiqu’il en soit, pour que la réponse soit affirmative, il y a des prérequis à respecter.

Comme moi qui adore l’humour, vous vous êtes probablement retrouvé, un jour, dans une situation tant inattendue qu’incompréhensible suite à une plaisanterie anodine et amicale « mal interprétée ». De fait, même si l’intention est louable, une plaisanterie perçue comme étant déplacée peut être extrêmement dommageable.


Retour d'expérience

Sans évoquer les problématiques culturelles et de genres qui peuvent agir telles des œillères, voici ce que j’ai appris à mes dépends :

  1. Comme disait l’humoriste français Desproges «on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui » ;
  2. L’humour suppose que les « utilisateurs » partagent un même cadre de référence. On a beau parler la même langue, dans le cas d’un conflit, les significations d’un même mot peuvent être totalement différentes, intensifiant l’incompréhension, la rancœur et la frustration.
  3. Le niveau hiérarchique peut influencer la perception. Entre collègues d’un même niveau, il sera plus facile à manier grâce à la proximité et une certaine forme de familiarité.
  4. L’humour à bon escient suppose une bonne connaissance de soi-même, de ses capacités à faire rire et des limites à ne pas dépasser.
  5. Il est préférable d’éviter les sujets clivants souvent fermement ancrés dans les croyances par nature irrationnelles.
  6. L’humour, dans le cadre d’un conflit, peut être interprété comme un jugement, de la condescendance, de la moquerie et parfois même comme de la stigmatisation. Il convient donc d’utiliser un langage factuel, simple et sans ambiguïté pour favoriser la compréhension mutuelle ».
  7. Surtout ne pas se cacher derrière l’humour pour régler ses comptes.
  8. L’humour doit s’adapter aux circonstances. Mieux vaut s’en abstenir lorsque l’interlocuteur ne semble pas disposé à l’apprécier. Par exemple, faire de l’humour durant un conflit social peut conduire à une perte de confiance destructrice. Le plus sûr est de pratiquer l’humour dans des situations de légèreté où les enjeux sont faibles. Et oui, tout le monde n’a pas le même sens de l’humour, ni n’est d’humeur à rire au même moment.
  9. Testez-le à l’extérieur de l’entreprise. Dans des environnements ludiques tels que des team-buildings, nous entendons les choses différemment et pouvons tolérer d'apprendre des choses sur nous-mêmes que nous pourrions autrement trouver désagréables ou même douloureuses.
  10. Assurez-vous de rire avec eux, pas d'eux. Soyez sensible à l’autre personne. Si elle n’est pas susceptible d'apprécier la blague, ne la faites pas. La plaisanterie doit être mutuelle au risque de saper la confiance.


Je terminerai en disant que la plaisanterie peut être utile lorsque le désaccord est clos, afin de consolider une relation. Toutefois, la manière la plus sûre de résoudre un différend est de privilégier la discussion sans détours, respectueuse et empathique. Ceci permet de lever les incompréhensions plutôt que de les intensifier.

Mots clés

Articles recommandés

Les 5 pièges à éviter par les CEO de PME dans la gestion des ressources humaines

Essers & Vanbriel: en 5 ans, de la table de la cuisine au cabinet avec 14 employés

Dès aujourd'hui, mettons en œuvre les "10 commandements pour une période fiscale zen "