Cette publication annuelle contient des informations détaillées sur les impôts payés sur les salaires dans les pays de l’OCDE. L'édition de cette année se concentre sur la décomposition de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et sur le rôle des allègements fiscaux, qui peuvent prendre la forme de déductions fiscales ou de crédits d'impôt sur les taxes prélevées par les différents niveaux de gouvernement. Pour l'année 2024, le rapport couvre également les impôts sur le revenu et les cotisations de sécurité sociale payés par les salariés, les cotisations de sécurité sociale et taxes sur les salaires versés par leurs employeurs, et les transferts en espèces perçus par les travailleurs. L’objectif est de montrer comment ces taxes et prestations sont calculées dans chaque pays membre et d’examiner leurs impacts sur le revenu des ménages. Les résultats permettent aussi de faire des comparaisons internationales quantitatives des coûts de main-d’œuvre et de la situation globale vis-à-vis de l’impôt et des prestations des célibataires et des familles à différents niveaux de revenus. Cette publication présente des taux effectifs moyens et marginaux d’imposition sur les coûts de main-d’œuvre pour huit types de ménages représentatifs dont le niveau du salaire et la composition diffèrent (célibataires, parents isolés, couples avec un ou deux salaires et avec ou sans enfant). Les taux moyens d’imposition mettent en évidence le pourcentage de la rémunération brute ou des coûts de main-d’œuvre représenté par les impôts et les prélèvements sociaux, avant et après transferts en espèces, et les taux marginaux d’imposition correspondent à la partie d’une augmentation minime de la rémunération brute ou des coûts de main-d’œuvre reversée sous la forme d’impôts.
Les informations détaillées par pays sont disponibles en anglais seulement.
Le salaire après impôt des travailleurs a augmenté dans une majorité de pays de l’OCDE en 2024 sous l’effet de la hausse des salaires réels avant impôt dans un contexte où les taux effectifs d'imposition n’ont pas varié dans l’ensemble. Cette évolution a fait suite à deux années pendant lesquelles l’inflation élevée et le fardeau budgétaire avaient grevé la rémunération disponible des salariés dans un grand nombre de pays de l’OCDE, au détriment du redressement des revenus après impôt après la crise du COVID-19. Les familles monoparentales avec enfants sont restées un axe majeur de la politique menée en 2024 en matière d’imposition des revenus du travail : comme en 2023, elles représentent la seule catégorie de ménage pour laquelle le coin fiscal1 a baissé dans la zone OCDE et la seule pour laquelle il est resté sensiblement inférieur à son niveau d’avant la pandémie.
Le coin fiscal moyen dans la zone OCDE a augmenté pour sept des huit catégories de ménage examinées dans Les impôts sur les salaires, mais pour six d’entre elles, la hausse n’a pas été supérieure à 0.05 point de pourcentage (point). Pour un célibataire disposant d’un salaire moyen, le coin fiscal moyen dans la zone OCDE a progressé de 0.05 point par rapport au niveau de 2023 pour passer à 34.9 % ; c’est la troisième année consécutive de hausse du coin fiscal moyen pour cette catégorie de ménage, après deux années de baisse pendant la pandémie de COVID-19 en 2020 et 2021.
Le coin fiscal pour un célibataire percevant le salaire moyen a augmenté dans 20 des 38 pays de l’OCDE entre 2023 et 2024, a reculé dans 15 pays et n’a pas varié dans trois pays. La hausse du coin fiscal a excédé un point de pourcentage en Italie (1.61 point), où le coin fiscal moyen a franchi le seuil d’application du taux réduit de cotisations de sécurité sociale en 2024, et en Slovénie (1.44 point), où cette augmentation est due à l’instauration d’une cotisation obligatoire forfaitaire salariale au titre de l’assurance maladie. La baisse du coin fiscal pour un célibataire percevant le salaire moyen observée en 2024 a excédé un point en Finlande (-1.57 point), au Royaume‑Uni (-1.74 point) et au Portugal (-1.75 point). Les baisses observées en Finlande et au Royaume‑Uni s’expliquent par une réduction des cotisations de sécurité sociale tandis qu’au Portugal, la principale cause a été une révision du barème d'imposition prévoyant un abaissement des taux appliqués aux six premières tranches d’imposition.
Le coin fiscal moyen dans la zone OCDE pour un couple disposant d’un seul salaire correspondant au salaire moyen avec deux enfants a augmenté de 0.16 point pour atteindre 25.8 % en 2024, soit la plus forte hausse toutes catégories de ménage confondues, mais il a reculé dans 20 des 38 pays. La différence entre le coin fiscal moyen dans la zone OCDE pour cette catégorie de ménage et pour un célibataire percevant le salaire moyen a diminué de 0.11 point pour s’établir à 9.2 points en 2024, ce qui dénote un léger effritement de l’avantage fiscal dont bénéficient les ménages avec enfants. Dans la zone OCDE, le coin fiscal moyen pour un couple avec deux enfants disposant de deux salaires (l’un égal à 100 % et l’autre à 67 % du salaire moyen) a progressé de 0.01 point en 2024, pour atteindre 29.5 %. Pour cette catégorie de ménage, le coin fiscal a été en repli dans 20 pays.
La famille monoparentale avec deux enfants à charge percevant 67 % du salaire moyen a été la seule catégorie de ménage pour laquelle le coin fiscal moyen a diminué en 2024. C’était aussi la seule catégorie de ménage pour laquelle le coin fiscal moyen dans la zone OCDE avait reculé en 2023, année pendant laquelle il avait perdu 0.36 point. En moyenne, le coin fiscal pour les familles monoparentales a baissé de 0.38 point pour s’établir à 15.8 % en 2024 et diminué dans 24 pays. Des baisses particulièrement marquées du coin fiscal pour cette catégorie de ménage ont été observées en Pologne (‑7.2 points) et au Portugal (‑4.1 points), partiellement dues dans les deux cas à un relèvement du montant des prestations en espèces versées aux familles avec enfants.
La publication contient une étude spéciale consacrée à la décomposition des impôts sur le revenu des personnes physiques, axée en particulier sur les crédits et les abattements fiscaux. Alors que la plupart des études consacrées à l’impact de l’impôt sur le revenu des personnes physiques sur la progressivité et sur les revenus après impôts portent surtout sur les taux marginaux d’imposition, l’Étude spéciale utilise les modèles des Impôts sur les salaires pour 2024 pour montrer comment, dans les pays de l’OCDE, les crédits d’impôt et les abattements fiscaux interagissent avec le barème d’imposition et influent sur les taux moyens d'imposition de différents types de ménage et sur la progressivité de l’imposition des revenus du travail. Elle démontre que ces instruments ont des effets non négligeables sur le revenu net final après impôts des ménages dans les pays de l’OCDE et constituent l’un des leviers par lesquels ceux-ci réduisent le montant des impôts dus par différents types de ménage, en particulier les familles avec enfants. C’est particulier le cas dans les pays dans lesquels il n’existe pas d’autres types de prestations en espèces, comme la Nouvelle-Zélande ; dans les pays où le nombre de tranches d’imposition est relativement faible, comme la République slovaque ; et dans les pays où la charge fiscale effective qui pèse sur les ménages sans enfant est relativement élevée, comme la Belgique. L’Étude spéciale montre également que les crédits d’impôt et les abattements fiscaux cumulés accroissent la progressivité de l’imposition des revenus du travail dans une proportion variant de 28 % à 44 % selon la catégorie de ménage, les crédits d’impôt contribuant généralement davantage à la progressivité des systèmes d’imposition des personnes physiques que les abattements, en particulier lorsque la détermination du montant de l’allègement n’est pas soumise à conditions de ressources.
← 1. Le coin fiscal est le principal indicateur présenté dans ce rapport. Il mesure la différence entre les coûts de main-d’œuvre pour l’employeur et la part correspondant à la rémunération nette après impôt du salarié. Il est égal à la somme de l’IRPP et des cotisations de sécurité sociale patronales et salariales, moins les prestations en espèces reçues, en proportion du total des coûts de main-d’œuvre supportés par l’employeur.
← 2. En France, le barème de l’impôt applicable aux revenus de 2024 a été ajusté pour tenir compte de l’inflation dans le projet de loi de finances pour 2025. Cependant, en raison de l’adoption tardive du projet de loi de finances pour 2025, l’indexation du barème et des paramètres de l’impôt sur le revenu sur l’inflation (de 1.8 %) n’a pas pu être prise en compte dans les modèles des Impôts sur les salaires du présent rapport. Il en résulte que les taux d’imposition estimés sont supérieurs à ceux effectivement en vigueur.