L'accord commercial entre l'UE et les États-Unis expliqué
Temps de lecture: 7 min | 31 juil. 2025 à 04:00
Commission Européenne
Le 27 juillet 2025,la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,etle président américain, Donald J. Trump,sont parvenus à unaccord sur les tarifs douaniers et le commerce.
Tenants et aboutissants
Lepartenariat transatlantiqueest une artère clé du commerce mondial et constitue la relation bilatérale en matière de commerce et d'investissement la plus importante au monde. Les échanges de biens et de services entre l'UE et les États-Unis ont doublé au cours de la dernière décennie, dépassant1 600 milliardsd'eurosen 2024, avec 867 milliards d'euros d'échanges de biens et 817 milliards d'euros d'échanges de services. Cela représente plus de4,2 milliards d'eurosde biens et de services traversant l'Atlantique chaque jour. Ce partenariat approfondi et complet s'appuie sur des investissements mutuels. En 2022, les entreprises de l'UE et des États-Unis ont investi5,3 billions d'eurossur leurs marchés respectifs.
Cet accord politique rétablitla stabilité et la prévisibilitépour les citoyens et les entreprises des deux côtés de l'Atlantique. L'accordgarantit un accès continu des exportations de l'UE vers le marché américain,en préservant des chaînes de valeur profondément intégrées – dont beaucoup dépendent des PME – et en préservant efficacement les emplois. Il fournit également la base d'unecollaborationcontinueentre l'UE et les États-Unis.
Dans l'accord politique du 27 juillet 2025, les présidentsvon der Leyenet Trump se sont mis d'accord sur lesparamètres clésdes relations commerciales entre l'UE et les États-Unis. Il s'agit de lapremière étape d'un processusqui sera encore élargi au fil du temps pour couvrir d'autres domaines etcontinuer à améliorer l'accès au marché.
Points clés
Lesprincipaux engagementsdes deux parties sont les suivants:
Établir un plafond tarifaire américain unique et global de 15 % pour les marchandises de l'UE.À compter du 1er août, les États-Unis appliqueront ce droit maximal à la grande majorité des exportations de l'UE. Il s'agit d'untaux tarifaire tout compriset représente un plafond,y compris le tarif de lanation la plus favorisée(NPF) des États-Unis qui était auparavant empilé en plus des tarifs supplémentaires introduits par les États-Unis.
Le plafond de 15 % s'applique à la quasi-totalitédes exportations de l'UE actuellement soumises à des droits de douane réciproques(sauf lorsque le droit NPF des États-Unis dépasse 15 %, auquel cas seul le droit NPF s'applique sans droits de douane supplémentaires).
Le plafond de 15 % s'applique également auxvoitures et aux pièces automobiles, actuellement soumis à un taux tarifaire allant jusqu'à 25 % et à un droit NPF supplémentaire de 2,5 %, ce qui permet un allégement tarifaire immédiat.
Le plafond de 15 % s'appliquera également à tout futur tarif potentiel surles produits pharmaceutiques et lessemi-conducteurs,y compris ceux fondés sur l'article 232. Jusqu'à ce que les États-Unis décident d'imposer ou non des droits de douane supplémentaires sur ces produits conformément à l'article 232, ils resteront soumis uniquement aux droits NPF américains.
Fournir un traitement spécial pour les produits stratégiques.À partir du 1er août 2025, les droits de douane imposéspar les États-Unis sur lesaéronefs et les pièces d'aéronefsde l'UE, certainsproduits chimiques,certains génériques de médicamentsoucertaines ressources naturellesreviendront aux niveaux d'avant janvier. Cela permettra un allégement tarifaire immédiat pour les principales industries de l'UE, tandis que l'UE et les États-Unis ont convenu decontinuer à travailler pour ajouter davantage de produitsà cette liste.
Unir nos forces pour protéger les secteurs de l'acier, de l'aluminium et du cuivre de la concurrence déloyale et faussant la concurrence.La surcapacité mondiale menace aussi bien l'industrie européenne que l'industrie américaine. Ensemble, l'UE et les États-Unis établirontdes contingents tarifaires pour les exportations de l'UE à des niveaux historiques,réduisant les droits de douane actuels de 50 %, tout en garantissant conjointement une concurrence mondiale équitable.
Libéraliser certains échanges commerciaux d'intérêt mutuel entre les États-Unis et l'UE.Les importateurs et les consommateursde l'UE économiseront environ 5 milliards d'euros de droits chaque année, tandis que les principales sensibilités industrielles et agricoles de l'UE resteront protégées.
Élimination des droits déjà faibles sur les produits industriels. les droits NPF del'UE sur les produits industriels sont généralement faibles; l'UE va à présent supprimer ces droits de douane encore peu élevés sur les produits industriels en provenance des États-Unis.
Meilleur accès au marché de l'UE pour des quantités limitées de produits de la pêche américains.Cette ouverture supplémentaire du marché pour les produits américains, y compris la goberge d'Alaska, le saumon du Pacifique et la crevette, tous soumis àdes contingents tarifaires,profite à l'industrie de transformation de l'UE.
Un meilleur accès au marché pour certaines exportations agricoles américaines non sensibles d'une valeur de 7,5 milliards d'euros.Les produits tels que l'huile de soja, les semences de plantation, les céréales ou les noix, ainsi que les produits alimentaires transformés tels que le ketchup de tomate, le cacao et les biscuits, auront un meilleur accès au marché de l'UE - tous soumis à des contingents tarifaires -, ce qui réduira les coûts de certains intrants pour nos agriculteurs et nos transformateurs tout en protégeant les sensibilités agricoles de l'UE.
Réduire les obstacles non tarifaires,notamment par la coopération en matière de normes automobiles et de mesures SPS (sanitaires et phytosanitaires), et en facilitant la reconnaissance mutuelle des évaluations de la conformité dans d'autres secteurs industriels.
Renforcement de la coopération en matière de sécurité économique.L'UE et les États-Unis renforceront la résilience de la chaîne d'approvisionnement et s'attaqueront aux politiques et pratiques non marchandes. Ils continueront également à coopérer en matière de filtrage des investissements et de contrôle des exportations.
Garantir un accès fiable à l'énergie critique et à des approvisionnements tournés vers l'avenir.L'UE a l'intention d'acheter aux États-Unis du gaz naturel liquéfié, du pétrole et des produits issus de l'énergie nucléaire, dont le prélèvement devrait s'élever à 750 milliards de dollars (environ 700 milliards d'euros) au cours des trois prochaines années. Cela contribuera àremplacer le gaz et le pétrole russessur le marché de l'UE. L'UE a également l'intention d'acheter pour 40 milliards d'euros de puces IA essentielles au maintien de l'avance technologique de l'UE.
Promouvoir et faciliter les investissements mutuels des deux côtés de l'Atlantique. Les entreprisesde l'UE ont manifesté leur intérêt à investir au moins 600 milliards de dollars (environ 550 milliards d'euros) dans divers secteurs aux États-Unis d'ici à 2029, ce qui stimulera encore les 2,4 billions d'euros déjà importants d'investissements existants.
L'accord politique conclu entre la présidentevon der Leyenet le président Trump sert les intérêts économiques fondamentaux de l'UE dans le cadre de relations commerciales et d'investissement stables et prévisibles entre l'UE et les États-Unis. Dans le même temps, ilrespecte pleinement la souveraineté réglementaire de l'UEetprotège les domaines sensibles de l'agriculture de l'UE,tels que la viande bovine ou la volaille.
L'accord politique du 27 juillet 2025n'est pas juridiquement contraignant.Au-delà des actions immédiates engagées, l'UE et les États-Unispoursuivront les négociations,conformément à leurs procédures internes pertinentes, en vue de mettre pleinement en œuvre l'accord politique.