Focus sur les principales nouveautés fiscales, au niveau des normes réglementaires et autres circulaires et décisions administratives au cours du mois de juillet 2025.
Cet article est écrit et diffusé dans le cadre du Tax TV Show du mois de juillet, disponible en live et en replay sur oFFFcourse.
En bref : le projet de loi programme du 27 mai 2025 a été adopté en date du 10 juillet 2025. Il instaure une première vague de nouvelles mesures avec effet immédiat.
Parmi les mesures instaurées par la loi :
Une modification importante (et source d’une potentielle insécurité juridique) est instaurée concernant le régime des RDT applicable aux sociétés autres que les « petites sociétés » au sens du CSA : l’exonération sera appliquée si le seuil de 10% est rencontré ou s’il s’agit d’ « une participation dont la valeur d’investissement atteint au moins 2.500.000 euros qui, si cette société qui en bénéficie, n’est pas une petite société, a la nature d’immobilisations financières ».
En cas de première infraction commise de bonne foi, il sera « automatiquement » renoncé à l’accroissement d’impôt. Cette bonne foi sera présumée dans le chef du contribuable qui a commis une première infraction.
Deux précisions importantes :
Entrée en vigueur : pour les impositions enrôlées à partir de la publication de la loi au MB.
Entrée en vigueur : jour de la publication de la loi-programme au MB ;
Taux de 6 % sur la démolition / reconstruction : mise en place d'une mesure pérennisée permettant l'application, sous certaines conditions, d'un taux réduit de TVA de 6 % en cas de livraison de bâtiments d'habitation et le sol y attenant, ainsi qu'à la constitution, à la cession ou à la rétrocession de droits réels au sens de l'article 9, alinéa 2, 2°, du Code de la TVA, portant sur un bâtiment d'habitation et le sol y attenant, qui ne sont pas exemptées de la taxe conformément à l'article 44, § 3, 1°, du Code de la TVA, par l'assujetti qui a procédé à la démolition d'un bâtiment et à la reconstruction conjointe d'un bâtiment d'habitation situé sur la même parcelle cadastrale que ce bâtiment.
Etc.
Parmi les mesures que l’on pourrait qualifier de « positives » pour le contribuable, figurent notamment :
Parmi les mesures « négatives », figurent :
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En bref : le gouvernement s’est accordé sur un avant projet de loi visant à instauré un principe de taxation généralisée des plus-values sur actions et autres actifs financiers. La prochaine étape sera le débat du texte au parlement.
Voici les éléments importants du texte à ce stade (les choses évolueront encore plus que probablement) :
Actions (cotées ou non), obligations, produits dérivés, parts de fonds d’investissement, contrats d’assurance (branche 21, 23, 26), devises, cryptoactifs.
Par contre, les produits d’épargne pension bénéficiant d’un avantage fiscal et les assurances du deuxième et troisième pilier seraient exclues.
2.1. Plus-values « classiques » : imposées au taux de 10% ; exonération annuelle : 10.000€ (indexé), report de 1.000€ par an (maximum 5.000€).
2.2. Plus-value substantielle : si détention de 20% des actions ou plus (attention : s’apprécie individuellement par contribuable) ; exonération jusque 1 millions € (possibilité de répartir l’utilisation sur 5 ans).
Au-delà : taxation progressive :
Tranche | Impôt |
De 1MIO à 2,5MIO€ | 1,25% |
De 2,5MIO à 5 MIO€ | 2,5% |
De 5MIO à 10MIO€ | 5% |
Au-delà de 10MIO€ | 10% |
2.3. Plus-values internes : si vente des actions à une société contrôlée par le contribuable (seul ou avec sa famille jusqu’aux collatéraux du 2ème degrés inclus, directement ou indirectement), la plus-value sera imposée à 33%.
Les plus-values réalisées à l’occasion d’apports ne seraient a priori pas visée quant à elles.
Les cessions réalisées dans le cas de transferts d’une société familiale à la génération suivante pourraient à certaines conditions être exclues du régime de taxation à 33% (à confirmer).
Oui mais uniquement sur les plus-value réalisée en cours d’exercice (pas de report de déductibilité des moins-values).
La valeur de référence pour déterminer la plus-value serait celle au 31.12.2025. Il y aurait une possibilité pour le contribuable de procéder à une évaluation de ses participations au 31.12.2025 et ce, notamment via un réviseur d’entreprise externe ou expert comptable indépendant certifié.
Le contribuable aurait également la possibilité de choisir de prendre comme référence la valeur d’acquisition des actions (plutôt que la valeur au 31.12.2025) et ce, durant une période transitoire.
Selon diverses sources, le gouvernement est actuellement occupé à discuté d’un avant projet de loi visant à instaurer rapidement plusieurs mesures visées dans l’accord de gouvernement.
Parmi celles-ci, figureraient (mais restons prudent) e.a. la « déduction pour indépendants », mais également la limitation des ATN à 20% de la rémunération… Wait and see !
Ce 10 juillet le Parlement de la Région Bruxelles-Capitale a adopté une ordonnance visant à l'allongement du délai de rappel des donations mobilières non enregistrées (« période suspecte »).
À l instar des autres Régions, la Région de Bruxelles-Capitale portera prochainement la période de rappel fiscal des donations non-enregistrées à 5 ans, et ce pour encourager l’enregistrement de ces donations.
Cette extension concernera uniquement les donations réalisées à partir du 1er janvier 2026.
Les libéralités réalisées avant la fin de cette année continueront à bénéficier de l’actuel délai de trois ans.
Le 20 juin 2025, ECOFIN a officiellement décidé de ne pas donner suite au projet de directive ATAD III visant notamment à lutter contre les sociétés écrans ou « boîtes aux lettres ».
En résumé : « trop de reporting tue le reporting »…
Prochaine étape ? Renforcer la Directive DAC6 !
Le 14 juillet 2025, un arrêté royal a été publié concernant la facturation électronique.
Il confirme notamment l'entrée en vigueur de l'obligation de facturation électronique structurée pour les entreprises belges à partir du 1er janvier 2026 (format imposé : Peppol BIS 3.0). Les factures au format PDF ne seront plus considérées comme valides dans le cadre des échanges B2B.
L’AR prévoit de nouvelles sanctions pour les contribuables qui ne disposent pas des moyens techniques nécessaires pour émettre et recevoir des factures électroniques structurées. (outres les amendes « classiques » pour non-délivrance de facture) :
Une infraction ne peut être considérée comme une deuxième ou une infraction suivante que lorsque l'Administration constate la nouvelle infraction au moins trois mois après la première amende administrative.
Quid de la condition de « détention ininterrompue en pleine propriété » en cas de :
Plus d’info : QP n° 64 (Wouter Vermeersch) du 28 octobre 2024, Bulletin des questions & réponses, Chambre, 2024-2025, DOC 56 005
Ce 10 juillet 2025, le Gouvernement wallon a annoncé la suppression de l'obligation de détenir des compétences de gestion de base pour exercer une activité indépendante (cf. la Flandre et Bruxelles).
Cette suppression sera effective à partir du 1er octobre 2025.
NB : Les compétences professionnelles spécifiques à certaines professions, comme les restaurateurs, les boulangers et pâtissiers, couvreurs ou chauffagistes, sont maintenues.
Certaines circulaires ont été publiées depuis notre dernière contribution. Il s’agit des circulaires suivantes :