Vacances gâchées par la maladie : 15 % des cas seulement arrivent à l'étranger

Chaque année à partir d'octobre, les absences au travail connaissent un pic en raison des infections virales. Chaque hiver, on observe une augmentation de l’absentéisme de courte durée en raison de la grippe [1]. Cette année, un tiers des PME prennent des mesures contre la grippe : cela va de la sensibilisation, à l'hygiène ou à la vaccination des employés (dans une PME sur cinq).

Même pendant leurs vacances, les travailleurs peuvent tomber malades : c’est le cas d’environ un sur dix (11 %) dans le secteur de l’industrie et de la construction et de 3 % dans le secteur des services. En moyenne, il s'agit de cinq à sept jours de maladie. Dans un cas sur sept (15 %), ces personnes tombent malades pendant leurs vacances à l'étranger.

Depuis cette année, il est possible de prendre les congés non pris plus tard dans l'année si l'on respecte les règles. Un quart des PME affirme que cette mesure est sujette à des abus. C'est ce qui ressort de l'enquête de SD Worx menée auprès de 645 entrepreneurs de PME en Belgique en septembre 2024.

Un tiers des PME prennent des mesures contre le pic de grippe

29 % des PME prennent des mesures pour faire face à une vague de grippe. Deux tiers (64 %) n'en prennent pas et 7 % ne connaissent pas cette possibilité. Une PME sur cinq sensibilise à l'hygiène. Près d'une PME sur cinq (18 %) propose la vaccination par l'intermédiaire d'un service externe ou d'un médecin. En Flandre, la volonté de vacciner est plus élevée (21 %) qu'en Wallonie (12 %) et à Bruxelles (17 %). À mesure que les entreprises grandissent, la volonté de vacciner augmente également. Dans les PME de moins de cinq salariés, seulement 12 % proposent la vaccination. Dans les plus grandes entreprises, la volonté de vacciner augmente : 68 % des PME de plus de 100 employés la proposent.

Alexia Defraire, consultante PME chez SD Worx : « Tout le monde profite des travailleurs en bonne santé, à commencer par les travailleurs eux-mêmes. L'entreprise continue de fonctionner et les collègues ne sont pas surchargés en cas de maladie. La vaccination peut faire partie de la solution. Bien sûr, on ne peut obliger personne[2]. Le salarié en retire également des bénéfices personnels. Par exemple, certains tombent malades pendant leurs congés. Depuis cette année, ces jours peuvent être récupérés plus tard, à condition d'informer l'employeur en temps voulu avec un certificat médical. Tomber malade pendant ses congés est aussi ennuyeux pour le travailleur, surtout si cela survient à l'étranger. Cela reste toutefois une minorité de cas selon les PME (15 %). »


Environ un salarié sur dix dans l’industrie et la construction tombe malade pendant ses vacances

Dans les PME de l’industrie et de la construction, le risque qu’un salarié tombe malade pendant ses vacances est actuellement presque quatre fois plus élevé que dans le secteur des services. 11 % des salariés du secteur industriel et de la construction sont tombés malades pendant leurs vacances, contre 3 % dans le secteur des services, selon la plus récente enquête menée auprès des PME.

Cependant, le nombre moyen de jours de maladie par salarié pendant les vacances diffère : dans les PME de l’industrie et de la construction, il s'agit de cinq jours ouvrables, contre sept jours dans le secteur des services. Ces jours doivent alors être pris plus tard dans l'année.

Alexia Defraire de SD Worx, précise : « Depuis le début de cette année, notre pays a introduit de nouvelles règles européennes : ceux qui tombent malades pendant les vacances ne peuvent pas en profiter pleinement. Par conséquent, depuis cette année, ces jours sont considérés comme des jours de maladie, à condition que le travailleur remplisse certaines obligations. Les jours de vacances non pris sont ajoutés au compteur de vacances du travailleur à prendre cette année. Plus on avance dans l’année, plus il devient difficile de les prendre. »

Le risque d’abus existe

Environ un quart des PME estiment que cette mesure est sujette à des abus. 8 % d’entre elles affirment que cela se produit à grande échelle. Cette perception est plus forte dans le secteur de l’industrie et de la construction, où 36 % pensent que la mesure est sujet d’abus, dont 11 % à grande échelle. Un tiers (30 %) sont convaincus que la mesure n'est pas abusée. 28 % pensent qu'il n'y a pas d'abus, mais n'en sont pas certains.

Les salariés du secteur industriel et de la construction (secteur secondaire) sont, selon les PME, mieux informés de la possibilité de récupérer les jours de maladie pendant les vacances que ceux des secteurs de services : seulement 11 % des PME indiquent que leurs travailleurs ne sont peut-être pas suffisamment informés, contre 17 % dans les services. Cela peut également expliquer la différence dans l'utilisation de la mesure.

Alexia Defraire poursuit : « Les nouveautés de la législation sur les vacances doivent être transposées dans le règlement du travail de chaque entreprise. Nous conseillons aux employeurs qui ne sont pas encore en phase avec ces nouveautés de mettre à jour leur règlement de travail. De cette manière, vous indiquez clairement à vos travailleurs quelles sont les nouvelles règles et ce que l'on attend d'eux en termes de présentation d'un certificat médical s'ils tombent malades pendant leurs vacances. Un tel certificat médical est toujours requis dans ce cas, même si aucun certificat médical ne peut être demandé dans l'entreprise pour les trois premiers jours de maladie par année civile. »


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