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Le congé d'aidant fête ses trois ans: un vif succès en Flandre, particulièrement chez les femmes !

Selon le prestataire de services RH Partena Professional, la mesure n’est pas encore véritablement entrée dans les habitudes des travailleurs belges. D’après les données recueillies auprès d’environ 150 000 travailleurs issus de 20 600 entreprises, seuls 0,09 % des salariés ont pris un congé d'aidant au cours des neuf premiers mois de l’année. 

« Lorsque l’on examine de plus près le profil de ceux qui ont déjà recours à cette formule, il s’agit le plus souvent de femmes âgées de 30 à 34 ans, actives en Flandre, et travaillant principalement dans de grandes entreprises de plus de 250 employés », précise Yves Stox, managing consultant chez Partena Professional.


Le congé d'aidant fête ses trois ans

Le congé pour aidants proches

Depuis le 10 novembre 2022, les travailleurs belges ont droit à cinq jours de congé d'aidant par an, permettant d’apporter des soins ou un soutien personnel à un dépendant ou à une personne vivant sous le même toit. Selon les données du prestataire de services RH Partena Professional, basées sur environ 150 000 travailleurs employés dans 20 600 entreprises, 0,09 % des salariés belges ont pris un congé d'aidant au cours des neuf premiers mois de 2025. Une proportion identique à celle observée en 2024, tandis qu’en 2023, elle ne n’était que de 0,03 %.

« On observe une tendance à la hausse. Il est donc probable qu’à la fin de l’année, environ 0,12 % des travailleurs belges auront eu recours au congé d'aidant », souligne Yves Stox.

« Le succès limité de ce congé s’explique sans doute par le fait qu’il s’ajoute à une multitude d’autres régimes, ce qui le rend peu visible pour beaucoup. Par ailleurs, les autres dispositifs prévoient généralement un salaire ou une allocation. Il est grand temps de faire le tri dans tout cela. J’attends d’ailleurs avec intérêt la mise en place du crédit familial annoncé par le gouvernement De Wever, qui devrait rassembler les congés de maternité, de paternité et parental en un seul crédit par enfant, accessible à tous les membres de la famille », précise professeur Stijn Baert.

Près de huit aidants sur dix avaient moins de 40 ans

Le congé d'aidant s’avère particulièrement prisé parmi les salariés âgés de 30 à 34 ans (25,7 %). Plus précisément, près de huit travailleurs sur dix ayant eu recours à ce dispositif ont moins de 45 ans. Au vu de l’âge des bénéficiaires, il semble donc que le congé d'aidant soit principalement utilisé pour s’occuper de (jeunes) enfants.

Près de huit aidants sur dix avaient moins de 40 ans

Les femmes et les grandes entreprises en tête

Parmi les salariés ayant pris un congé pour aidant proche au cours des trois premiers trimestres de 2025, 84,2 % étaient des employés administratifs et 15,8 % des ouvriers. Une répartition tout aussi marquée s’observe selon le sexe : 73,1 % des bénéficiaires étaient des femmes, contre 26,9 % d’hommes.


« Lorsqu’on examine la répartition selon la taille des entreprises, on constate que les salariés des grandes entreprises (plus de 250 employés) ont recours au congé pour aidant proche beaucoup plus fréquemment (48 %). Plus l’entreprise est petite, plus la part de salariés ayant demandé un congé pour aidant proche au cours des neuf premiers mois de l’année est faible », conclut Yves Stox. « On observe un bond remarquable, passant de 18,4 % en 2023 à 46,1 % en 2024. Depuis, les salariés des grandes entreprises ont clairement découvert le congé pour aidants proches. »

Les femmes et les grandes entreprises en tête

Le congé d'aidant surtout prisé au cœur des entreprises flamandes

Des différences régionales nettes se dégagent. Les entreprises flamandes se distinguent largement : 59,4 % des congés d'aidant pris en 2025 l’ont été par leurs salariés. Les entreprises bruxelloises enregistrent toutefois la plus forte progression : en 2024, 16 % de toutes les demandes de congé pour aidants proches provenaient de Bruxelles, contre 26 % au cours des trois premiers trimestres de 2025.

Le congé pour aidants proches surtout prisé au cœur des entreprises flamandes

Congé d'aidant : les cinq questions principales

> Tout salarié peut-il bénéficier du congé d'aidant ?

« Oui », confirme Yves Stox, Managing consultant chez Partena Professional. « Le congé d'aidant est un droit du salarié. L’employeur ne peut pas le refuser, à condition que le salarié informe son entreprise en temps utile et fournisse un justificatif valable. »

> Dans quelle situation les employés peuvent-ils faire appel au congé d'aidant ?

  • Le congé peut être utilisé pour apporter soins ou soutien personnel à un membre de la famille ou à une personne vivant sous le même toit.
    On entend par « membre de la famille » le conjoint ou partenaire légal du salarié, ainsi que les ascendants et descendants directs (parents et enfants).
  • Une « raison médicale grave » désigne toute condition de santé, liée ou non à une maladie ou une intervention médicale, jugée par le médecin traitant comme nécessitant un soin ou un soutien substantiel.
  • Il peut s’agir de tout type d’aide sociale, familiale ou émotionnelle.


> Le congé d'aidant est-il rémunéré ?

« Non », précise Yves Stox. « Le congé d'aidant n’est actuellement pas rémunéré et ne donne droit à aucune allocation. Un arrêté royal pourrait toutefois, à l’avenir, prévoir l’octroi d’une allocation sociale par jour de congé, en définissant les montants, conditions et procédures. »

> Quels justificatifs sont nécessaires pour demander ce congé ?

Le salarié doit informer son employeur dès que possible. Pour justifier son absence, il doit fournir un certificat délivré par le médecin traitant du membre de la famille concerné. « Le certificat doit confirmer que la personne a, pour une raison médicale grave, besoin de soins ou de soutien substantiel. Il doit être délivré au cours de l’année civile où le congé est pris », précise Yves Stox.

> Peut-on être licencié pendant son congé d'aidant ?

« Non », conclut Yves Stox. « Un salarié en congé pour aidant proche bénéficie d’une protection particulière contre le licenciement. L’employeur ne peut pas le licencier pour des raisons liées à la prise de ce congé. »
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